Des centaines de partisans du président déchu du Honduras Manuel Zelaya ont bruyamment défilé en voiture lundi à Tegucigalpa pour protester contre l'élection présidentielle de dimanche qu'ils jugent illégitime.

«Le peuple est avec toi !», ont crié les manifestants en passant devant l'ambassade du Brésil où M. Zelaya est réfugié depuis plus de deux mois, assiégé par l'armée qui a élevé des grillages pour barrer les accès.

Les manifestants ont chanté, crié, et montré leurs doigts qui n'étaient pas tachés d'encre, contrairement à ceux qui sont allés voter.

«Nous sommes ici pour montrer au monde et au Honduras que la résistance continue. Les résultats de l'élection ont été manipulés», a dit Alex Riveras, à bord d'une voiture pleine de manifestants en rouge.

M. Zelaya, renversé et expulsé du pays le 28 juin, était revenu secrètement au Honduras le 21 septembre.

Il a accusé le Tribunal suprême électoral (TSE) d'avoir manipulé le taux de participation. Le TSE le chiffre à plus de 60%, alors que M. Zelaya et ses partisans pensent qu'il est deux fois moins important.

Le président déchu avait appelé au boycott du scrutin.

Crédité de 55,9% des voix selon des premiers résultats officiels, le candidat d'opposition Porfirio Lobo s'était déclaré vainqueur de l'élection dimanche soir.

Sa victoire a été reconnue par son principal adversaire, Elvin Santos, du parti du gouvernement putschiste.

M. Zelaya a dénoncé une «farce électorale» et accusé lundi les Etats-Unis de «soutenir les chiffres officiels de la dictature».

«Je considère qu'ils ont changé leur politique extérieure en soutenant les coups d'Etat comme solution aux problèmes politiques de la région», a dit le président déchu par téléphone au portail internet équatorien Ecuadorinmediato.