La ministre paraguayenne de la Femme Gloria Rubin a demandé lundi au président du Paraguay, l'ex-évêque Fernando Lugo, d'accepter un test de paternité pour mettre un point final aux affaires qui se sont accumulées depuis qu'il a reconnu être le père d'un enfant de deux ans.

«Pour montrer l'exemple aux hommes paraguayens il devrait se soumettre au test ADN. Je ne peux pas dire au président de le faire. Je ne suis pas sa conseillère, mais je me mets du côté de toutes les femmes», a déclaré à des journalistes cette ancienne dirigeante d'une influente ONG de défense des droits des femmes. Le 13 avril, M. Lugo avait admis être le père du fils de Viviana Carrillo, 25 ans, provoquant un scandale dans ce pays catholique à 90%.

Depuis, la justice a accepté d'étudier les demandes en paternité de deux autres femmes: Benigna Leguizamon, 27 ans, ex-femme de ménage du diocèse de San Pedro où M. Lugo a officié comme évêque, et plus récemment Hortensia Moran, 39 ans. Les fils de ces deux femmes ont respectivement six et deux ans.

Dans le cas de Mme Leguizamon, le dossier est bloqué par le refus en juin de M. Lugo de quitter la capitale pour subir un prélèvement sanguin, au nom de ses obligations présidentielles.

«Cette situation me pèse», a déclaré Mme Rubin qui estime que le chef de l'État est mal conseillé dans ces affaires et que son refus de se soumettre à des tests alimente les doutes.

«Si c'est son fils, qu'il le reconnaisse, et sinon, qu'on sache enfin le résultat. C'est le plus sain pour tout le monde», a-t-elle ajouté.

M. Lugo, évêque de San Pedro (est) jusqu'en 2005, avait renoncé à l'habit religieux en 2007 pour se présenter à l'élection présidentielle qu'il a remportée comme candidat de la gauche en 2008, mettant fin à un règne de 61 ans du parti conservateur.