Le commissaire européen au Développement, Karel De Gucht, a assuré que l'Union européenne (UE) ne prônait pas un «changement de régime à Cuba», mais le respect de «droits fondamentaux», après un entretien de deux heures mercredi avec le président cubain Raul Castro.

«Il existe un noyau de droits fondamentaux qui est universel. Nous devons continuer à discuter sur ce sujet pour faire des progrès», a déclaré à des journalistes M. De Gucht juste avant de quitter La Havane au terme d'une visite de quatre jours.

Le commissaire a souligné que «le but de l'UE, de sa politique, n'est pas de parvenir à un changement de régime à Cuba», en place depuis la Révolution de 1959, et que le «débat entre Cuba et l'UE ne doit pas être une discussion indirecte entre Cuba et les États-Unis».

Cuba veut remplacer la «position commune» européenne de 1996, qui lie la coopération au respect des droits et libertés sur l'île communiste, «à un nouveau cadre similaire à celui que l'UE a avec les autres pays», a-t-il rappelé.

Lors de son entretien «franc» avec le général Castro, M. De Gucht a rapporté avoir été «clair sur le point que la position commune ne peut être changée que s'il y a consensus» de la part des 27 pays membres de l'UE.

«Il est maintenant du ressort de l'Union européenne et de Cuba de créer les conditions pour permettre cette évolution», a poursuivi M. De Gucht qui a de nouveau appelé à des «gestes» de Cuba en faveur des droits et libertés.

La coopération entre Cuba et l'UE a repris il y a un an après un gel de cinq ans causé par l'arrestion de 75 militants, dont 53 restent sous les verrous. Mais La Havane considère la «position commune» comme un obstacle à une pleine normalisation de ses relations avec l'UE, notamment du dialogue politique.

Cuba nie détenir des prisonniers politiques, accusant ces derniers d'être des «agents» ou des «mercenaires» à la solde des États-Unis.

Washington réclame des changements démocratiques à Cuba pour lever son embargo controversé en vigueur depuis 47 ans. M. De Gucht a estimé que ce genre de sanctions «n'était pas utile dans les relations internationales».