Le ministre bolivien de l'Intérieur, Alfredo Rada, a tenté de couper court samedi à la polémique née la veille de la révélation d'un don d'armes et d'équipements anti-émeutes effectué en 2008 par le Venezuela, en affirmant que les procédures adéquates avaient été respectées.

La Republica, un quotidien péruvien indépendant, a rapporté vendredi que l'ambassade du Venezuela à La Paz avait versé 280 000 dollars à un intermédiaire péruvien, aujourd'hui en prison pour espionnage industriel, pour qu'il fournisse ces services en 2008 à la police bolivienne.L'opposition, à commencer par le principal candidat de droite à la présidentielle de décembre, l'ancien militaire Manfred Reyes Villa, a immédiatement dénoncé l'ingérence du Venezuela d'Hugo Chavez, grand allié du président socialiste bolivien, Evo Morales.

«Ce sont des dons que la police a la droit de recevoir», afin de faire respecter l'ordre public, a déclaré M. Rada.

«Toutes les démarches administratives ont été effectuées», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, documents à l'appui. Selon lui, la police a également reçu des dons similaires d'Angleterre ou d'Allemagne.

Il a ajouté que ces équipements étaient arrivés entre fin 2007 et fin 2008, à un moment où «des groupes politiques et des organisations tentaient de provoquer une escalade de violence dans plusieurs régions du pays».

Un soulèvement civil dans cinq des neuf départements du pays, tenus par l'opposition, avait fait 19 morts en septembre 2008.

À l'époque Evo Morales avait expulsé l'ambassadeur des États-Unis, accusé d'être de mèche avec l'opposition.

Le président bolivien «fait pareil ou pire que ce dont il a accusé l'ambassade américaine», a estimé vendredi le porte-parole du Plan Progreso para Bolivia (droite) Erick Fajardo.