La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxiste) compte une douzaine de campements et quelque 1800 combattants en Équateur, affirme la Colombie dans un rapport qu'elle doit remettre à son voisin équatorien, a déclaré vendredi à l'AFP une haute source militaire.

Ce rapport, rédigé à partir de données des services de renseignement militaires colombiens, aurait dû être remis aux autorités équatoriennes au cours d'une réunion bilatérale prévue le 16 octobre en Équateur sur la lutte commune contre les Farc, a précisé cette source, qui a requis l'anonymat.

Cette réunion avait été annulée à la dernière minute, de crainte qu'elle n'aboutisse à l'arrestation du général colombien Freddy Padilla de Leon, chef d'État-major interarmes, poursuivi par la justice équatorienne pour avoir commandé le bombardement d'un camp des Farc en territoire équatorien.

L'attaque avait coûté la vie à vingt-cinq personnes, dont le numéro deux des Farc Raul Reyes, et avait entraîné la rupture des relations diplomatiques entre la Colombie et l'Équateur, qui partagent une frontière de 586 km de long.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays doivent se rencontrer le 3 novembre à Ibarra, dans le nord de l'Équateur, dans le cadre du processus de normalisation des relations entre les deux voisins, freiné par l'enquête contre le général Padilla, qui vise aussi l'ex-ministre colombien de la Défense Juan-Manuel Santos, possible candidat à la présidence.

Le rapport sera remis prochainement au gouvernement équatorien, a précisé la source militaire colombienne, sans préciser si ce serait à l'occasion de cette réunion du 3 novembre.

Dans le document, les renseignements militaires colombiens affirment aussi que les narcotrafiquants et les Farc font passer de la pâte de coca en Équateur pour l'y transformer en cocaïne avant de la réintroduire en Colombie, en vue de l'exporter vers les États-Unis ou l'Europe.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec quelque 430 tonnes produites en 2008, selon un rapport des Nations unies publié en juin.