Deux policiers brésiliens ont été tués et deux autres blessés samedi matin par l'explosion de leur hélicoptère, touché par des tirs de fusil de trafiquants de drogue lors d'une opération dans une favela de Rio, selon un responsable du secrétariat la Sécurité publique.

Dans des échanges de tirs postérieurs avec la police, au cours de la journée, huit trafiquants ont également été tués et six autres personnes blessées: deux habitants, un policier et trois bandits, a ajouté la source. Neuf autobus ont été incendiés dans d'autres quartiers de cette région nord de la ville.

Les tirs des trafiquants ont atteint à la jambe le pilote de l'hélicoptère, qui a eu du mal à atterrir, a expliqué le major Oderlei Santos. L'appareil a explosé peu après après avoir touché le sol et deux policiers seulement, dont le pilote, ont eu le temps de sortir. Les deux autres sont morts carbonisés, a-t-il ajouté.

La police était intervenue dans la favela «Morro dos Macacos» après  d'intenses échanges de tirs à l'aube entre deux bandes rivales de trafiquants de drogue dans la région. Les trafiquants d'une favela voisine «Morro do Sao Joao» essayaient d'envahir le Morro dos Macacos pour en prendre le contrôle.

Après la chute de l'hélicoptère, une nouvelle fusillade a éclaté entre plus de cent policiers, appuyés par un véhicule blindé et des hommes du Bataillon d'opérations spéciales (Bope), et la bande rivale de trafiquants.

«Je n'avais jamais entendu autant de coups de feu de ma vie», a déclaré une adolescente de 15 ans qui vit dans la favela Morro dos Macacos, au site G1 de Globo.

Plus tard, dans la même région, neuf autobus ont été incendiés, en représailles à l'opération policière.

L'un des chauffeurs de bus, Fabio Nascimento, a déclaré au site G1 que 15 hommes armés de fusils et pistolets, le visage masqué, lui avaient ordonné de descendre et de faire sortir les passagers: «Descends, descends, nous allons mettre le feu!».

Le président de l'Ordre des avocats du Brésil (OAB), Cezar Britto, a critiqué le pouvoir parallèle des trafiquants: «Ce pouvoir humilie, tue et détruit les piliers de la République. Jusqu'à quand?», s'interroge M. Britto dans un communiqué.

Le président de l'OAB à Rio, Wadih Damous, a critiqué le manque d'investissements dans les quartiers pauvres et affirmé qu'il «n'est plus acceptable que Rio ait des quartiers délimités par les bandits».

En mai 2007, peu après sa prise de fonctions, l'actuel gouverneur de l'Etat, Sergio Cabral, avait ordonné une offensive massive contre le crime organisé.

Des opérations policières de grande ampleur sont menées régulièrement dans les favelas où sont installés les groupes de trafiquants.

La violence urbaine est un problème endémique à Rio, où près de deux millions de personnes, soit un tiers de la population, vivent dans quelque mille favelas. Elle est l'un des principaux problèmes de la ville, qui vient d'être choisie pour accueillir les Jeux Olympiques de 2016.