Des diplomates d'Amérique du Sud, du Canada et des États-Unis ont pressé mercredi le gouvernement intérimaire du Honduras de restaurer la démocratie en rendant le pouvoir au président expulsé, Manuel Zelaya, qualifiant le putsch d'erreur à effacer.

Les délégations d'une douzaine de pays ont parlementé avec les représentants de Zelaya et ceux du gouvernement par intérim à huis clos dans la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Ils ont rencontré ensuite le président de facto Roberto Micheletti lors d'une confrontation par moment violente, et télévisée. Micheletti, ne cachant pas sa rage, a critiqué les diplomates dépêchés par l'organisation des États américains, qui refusent d'accepter sa version: il aurait renversé Zelaya dans le respect de la loi, en suivant la Constitution du pays qui l'autorise, d'après lui. Il les a aussi sommé d'accepter la tenue d'élections le 29 novembre prochain, alors que Zelaya demande qu'elles soient repoussées.

«Nous avons combattu des années pour cette constitution» a affirmé Micheletti lors de la rencontre au palais présidentiel, «et nous continuerons à nous battre quoi qu'il arrive» a-t-il soutenu devant les délégués incrédules et fatigués.

Le représentant canadien pour les états américains, Peter Kent, a indiqué au président fantoche que la communauté internationale reconnaît cette Constitution, mais pas le coup d'état militaire, précisant qu'«une erreur avait été faite le 28 juin et qu'elle devait être réparée». «Un dirigeant démocratiquement élu, et peu importe ce qu'a été sa conduite ces dernières années, a été chassé de manière non démocratique», a résumé le Canadien.

Micheletti soutient que le coup d'État a été avalisé par la Cour suprême, après que Zelaya ait tenté de modifier la Constitution, qui l'empêchait de se représenter.