Des diplomates des pays membres de l'Organisation des États américains (OEA) se rendent au Honduras mercredi pour tenter de résoudre la crise qui secoue le pays depuis le coup d'État du 28 juin dernier.

Ils vont jouer les médiateurs entre les représentants de Manuel Zelaya, renversé par le coup d'État, et le gouvernement du président par intérim Roberto Micheletti, qui a le soutien du Congrès et de la Cour suprême mais est confronté à une forte pression internationale pour permettre le retour de son prédécesseur.

Roberto Micheletti a précisé mardi dans un discours à la nation que ces discussions évoqueraient avec un «nouvel état d'esprit» les principaux sujets de discorde sur l'accord de San José, un plan élaboré par le président costaricain Oscar Arias

«Pour consolider la stabilité politique et normaliser les relations de notre pays avec la communauté internationale, je pense qu'il est temps d'intensifier le dialogue national», a-t-il noté. Sans entrer dans les détails, il a noté que deux questions cruciales seraient évoquées: les «pouvoirs de l'État» et l'amnistie pour tous les délits politiques commis avant et après le coup d'État.

Certains observateurs politiques notent que des membres du gouvernement Micheletti devront eux aussi bénéficier d'une amnistie pour leur implication éventuelle dans le renversement de Zelaya.

La porte-parole de Micheletti, Marcia Facusse, a répété que le président par intérim était prêt à démissionner si Manuel Zelaya renonçait à revendiquer la présidence, ce qu'il se refuse à faire. «À partir de là, nous pouvons (...) engager le dialogue parce que le conflit ne concernera plus deux hommes», mais la recherche de la meilleure solution pour le pays, a-t-elle dit sur la radio HRN.

Le président Zelaya a été renversé après avoir tenté d'organiser un référendum sur une réforme de la Constitution. Ses adversaires l'accusaient d'avoir voulu modifier l'article n'autorisant qu'un seul mandat présidentiel, une accusation infondée selon lui. Il a regagné le Honduras le 21 septembre et vit depuis retranché dans l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa avec un groupe de ses fidèles.

Les États-Unis travaillent depuis le début de la crise à ce que Manuel Zelaya retrouve son poste. Une élection présidentielle est prévue le 29 novembre au Honduras