Cinquante-six personnes ont perdu la vie de façon violente ce week-end à Caracas, la capitale du Venezuela, selon des calculs publiés mardi par la presse locale sur la base de chiffres de la morgue.

Le gouvernement vénézuélien ne publie pas de chiffres de criminalité depuis des mois. De récentes enquêtes ont montré que la violence est la première préoccupation des habitants du pays, devant le chômage et la hausse des prix. Parmi les morts de ce week-end figure un policier qui a tenté d'empêcher un vol. Selon les chiffres officieux publiés par la Presse, 36 policiers ont été assassinés cette année à Caracas.

La morgue de la capitale était saturée samedi et dimanche en raison du nombre élevé d'homicides, écrivent les journaux locaux.

Chaque lundi ou mardi, la presse vénézuélienne consacre de nombreuses pages aux histoires tragiques de victimes de la criminalité, recueillies devant les portes de la morgue de Bello Monte de Caracas, par des journalistes spécialisés dans les faits divers.

«Tué pour 10 bolivars (4,6 dollars, 3,1 euros)» titre mardi le journal Ultimas noticias, en allusion à un jeune homme de 19 ans dans le quartier de Petare, dans l'est de Caracas, mort criblé de balles.

Selon une ONG, l'Observatoire vénézuélien de la Violence (OVV), le taux d'homicide au Venezuela a été de 49 pour 100000 habitants en 2008, 100 pour 100000 habitants à Caracas en particulier.

La moyenne mondiale est de 8,8 assassinats par an pour 100.000 habitants. À titre de comparaison, le taux d'homicide en Colombie, pays voisin du Venezuela, se situe autour de 33 homicides pour 100.000 habitants.

Le gouvernement vénézuélien a évoqué début 2009 une réduction de 20% des morts violentes au cours de 2008, sans donner de détails. Le dernier chiffre officiel faisait état de 9.653 assassinats entre janvier et septembre 2008 dans tout le pays.