Des militaires du gouvernement putschiste du Honduras ont arrêté des partisans du président déchu Manuel Zelaya dans une opération mercredi à l'aube dans l'immeuble qu'ils occupaient à Tegucigalpa, ont constaté des photographes de l'AFP.

Cinquante-cinq personnes ont été arrêtées, dont six femmes, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Ernin Cerrato.

«Nous allons les conduire au procureur, pour établir s'ils ont commis des crimes», a-t-il indiqué.

Ce raid est intervenu dans une capitale placée dans l'équivalent d'un état de siège par un décret qui limite les libertés de réunion et de la presse.

Roberto Micheletti, le président putschiste, a affirmé qu'il envisageait d'abroger ce décret, mais les médias d'opposition fermés lundi au nom de ce texte, dont la Radio Globo et la chaîne 36 de télévision, n'ont toujours pas rouvert.

La police a empêché depuis les cortèges pro-Zelaya dans la capitale, et M. Zelaya a appelé ses partisans à la «résistance» contre la fermeture des médias d'opposition.

«J'appelle à la résistance dans la rue pour demander que les médias qui ont été fermés puissent émettre à nouveau», a-t-il déclaré mardi depuis l'ambassade du Brésil où il est assiégé par les forces de l'ordre depuis son retour à Tegucigalpa le 21 septembre.

Mercredi, à l'aube, un grand nombre de militaires et de policiers ont fait irruption dans l'immeuble de l'Institut national de la réforme agraire (Inra), où plusieurs centaines de salariés agricoles campent depuis quelques jours pour manifester dans la journée en faveur du président déchu.

«Le décret (limitant les libertés) est complètement illégal», a dénoncé le dirigeant syndicaliste agricole Rafael Alegria, arrivé sur les lieux après l'intervention militaro-policière.

«L'Inra appartient aux ouvriers agricoles, c'est un bâtiment construit pour promouvoir la réforme agraire», a-t-il ajouté.

«Je n'ai jamais rien vu de pareil au Honduras. Ils sont capables de n'importe quoi dans le même genre», a-t-il conclu en désignant le régime putschiste.