Le gouvernement bolivien a demandé l'arrêt de deux programmes de l'agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), dont le budget avoisine les 14 millions de dollars, rapporte samedi la presse locale.

Les Centres intégrés de justice (CIJ) et de Renforcement des institutions démocratiques (Fidem) ont entamé les préparatifs pour cesser leurs activités  d'ici à novembre, affirme le quotidien La Prensa citant quatre sources proches de Usaid.

Selon le ministre de la Planification du développement, Noel Aguirre, cité par La Prensa, l'arrêt de ces deux programmes s'inscrit dans «un processus de révision complète de la coopération avec les Etats-Unis».

Onze autres programmes à caractère social restent pour l'instant en vigueur.

Cette décision survient après que les deux pays ont entamé des discussions début mai en vue de normaliser leurs relations, moins d'un an après l'expulsion de l'ambassadeur des Etats-Unis à La Paz et des agents de l'agence américaine antidrogue (DEA), accusés de connivence avec l'opposition et de complot contre le régime.

A l'époque, le président bolivien Evo Morales, proche allié du Vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale dans la région, avait également montré du doigt Usaid.

Au début du mois, le gouvernement bolivien a notamment accusé le Fidem d'avoir financé la campagne du principal adversaire de M. Morales pour l'élection présidentielle de décembre, le candidat de droite Manfred Reyes Villa.

Dans le cadre des CIJ, Usaid finance depuis cinq ans treize centres de justice dans trois villes boliviennes et accorde notamment des bourses à des étudiants en droit, en particulier aux futurs magistrats spécialisés dans la lutte contre le trafic de drogue.

Après la première réunion boliviano-américaine organisée à La Paz au mois de mai, une deuxième série de pourparlers était prévue à Washington début juillet, mais elle a été reportée sine die.