Les députés uruguayens ont adopté mardi un projet de loi permettant aux transsexuels de modifier leur état civil pour qu'il soit conforme à leur apparence physique, confirmant la position de pionnier de l'Uruguay en matière de moeurs en Amérique latine.

«Chaque personne a le droit au libre développement de sa personnalité conformément à l'identité de genre qui lui est propre, quel que soit son sexe biologique, génétique, anatomique, morphologique, hormonal», dit le projet qui rend possible le changement de nom et sexe sur les papiers d'identité à partir de 18 ans.

«C'est très important, ce n'est pas une chirurgie esthétique mais cela va dans le sens de l'égalité», a dit à l'AFP Maria Paz, de l'organisation Colectivo Oveja Negra, qui regroupe des gays, lesbiennes et transsexuels.

Le changement d'état civil permet d'«éviter d'être humiliées, les filles trans ne vont pas chez le médecin, parce qu'ils t'appellent par le nom qui est écrit sur la carte d'identité, ils te discriminent», selon elle. Ce sera aussi «plus facile d'accèder à un emploi», a-t-elle ajouté.

Le projet de loi a été adopté par 51 voix (sur 53 députés présents), celles de la coalition de gauche au pouvoir mais aussi d'une partie de l'opposition.

L'Uruguay, pays de 3,4 millions d'habitants, s'était démarqué de ses voisins plutôt conservateurs en autorisant l'an dernier une union civile entre homosexuels. Le Sénat a donné le 9 septembre son feu vert définitif à l'adoption par les couples homosexuels.

Le changement d'état civil est autorisé pour les personnes majeures et non dès l'âge de 12 ans comme le Sénat l'avait voté dans un premier temps. «Malheureusement, la population la plus vulnérable, les adolescents, sont abandonnés», regrette Maria Paz.