Cinq candidats seront en lice à l'élection présidentielle de décembre au Chili, où la droite et son candidat Sebastien Pinera paraissent pour la première fois en mesure de briser l'hégémonie du centre-gauche, au pouvoir depuis la fin de la dictature il y a 20 ans.

La clôture des candidatures, lundi, a lancé de fait la campagne pour les scrutins législatif et présidentiel du 13 décembre et la succession de la socialiste Michelle Bachelet, élue en 2005.

Celle-ci bénéficie d'une popularité record, mais la constitution lui interdit de se présenter à un deuxième mandat de suite.

Pinera, un homme d'affaires (aviation, télévision) milliardaire de 59 ans, avait été battu au 2e tour en 2005 par Bachelet. Il aura cette fois pour rival principal le démocrate-chrétien Eduardo Frei, 67 ans, déjà président de 1994 à 2000, soutenu par la coalition de centre-gauche au pouvoir, la Concertation.

Pinera est en tête de tous les sondages depuis plusieurs mois, avec une avance oscillant entre 5 et 10 points sur Frei: 37% contre 28% au premier tour, selon l'enquête la plus récente. Au second tour, prévu en janvier, Pinera l'emporterait avec 42% contre 39% à Frei.

L'ex-député socialiste Marco Enriquez-Ominami, 36 ans, qui se présente en indépendant, est la surprise de la campagne 2009: il a suscité en quelques mois une forte réponse dans l'électorat jeune, à gauche mais aussi à droite, recueillant 17% d'intentions de vote.

Deux autres candidats de gauche, le sénateur Alejandro Navarro et l'ex-ministre Jorge Arrate, sont crédités de scores mineurs, autour de 1%.

L'élection de Pinera marquerait le premier retour de la droite au pouvoir par les urnes depuis un demi-siècle et la présidence de Jorge Alessandri (1958-64). Lui avaient succédé un président centriste -le père d'Eduardo Frei- et le socialiste Salvador Allende, avant la dictature militaire (1973-90).

Frei, candidat de la coalition au pouvoir, a reçu l'appui explicite de Bachelet. Mais à aucun moment moment de la précampagne, il n'a réussi à bâtir sur la spectaculaire popularité de la présidente, dont les taux d'approbation dépassent les 70%.