Le président du Guatemala, Alvaro Colom, a décrété mardi soir l'état de «calamité publique» pour lutter contre la famine qui a fait plus de 460 morts depuis le début de l'année dans ce pays d'Amérique centrale, confronté à une sécheresse prolongée.

«J'ai décidé de décréter un état de calamité publique sur l'ensemble du territoire national», a déclaré le dirigeant social-démocrate au cours d'une allocution radiotélévisée. «Cela va nous permettre d'avoir accès aux ressources de la coopération internationale et de mobiliser des ressources budgétaires avec plus de facilité», a-t-il précisé.

Selon une étude du ministère de la Santé, citée mardi par le quotidien El Periodico, 462 personnes, dont 54 enfants, sont mortes de faim depuis le début de l'année au Guatemala.

La majorité étaient originaires des zones les plus déshéritées de ce pays frontalier du Mexique, où la moitié des 13 millions d'habitants vivent dans la pauvreté.

La famine s'est accentuée en raison des destructions de cultures de maïs et de haricots, les aliments de base de la population.

Le nombre de hameaux - 15 à 20 habitations - menacés par la famine a ainsi plus que doublé entre mai et début août, passant de 1.901 à 4.059, selon une étude du ministère de la Sécurité alimentaire publiée le 16 août.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé mardi à distribuer 20 tonnes de galettes nutritives dans 164 hameaux particulièrement touchés par de la famine.

Selon les Nations unies, 49% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique au Guatemala. C'est le taux le plus élevé de toute l'Amérique latine et l'un des plus élevés du monde.

M. Colom a reconnu que la malnutrition était un problème structurel dans ce pays et a appelé l'ensemble de la société guatémaltèque à lutter pour réduire les inégalités, qui en sont, selon lui, la principale cause.