Le président déchu du Honduras Manuel Zelaya a exhorté mercredi l'administration de Barack Obama à condamner de manière plus ferme le coup d'Etat qui l'a chassé du pouvoir le 28 juin et à dénoncer les violations des droits de l'homme perpétrées, selon lui, par le régime de facto.

Lors d'une conférence prononcée à l'Université George Washington, dans la capitale américaine, quelque 24 heures avant une rencontre avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, Manuel Zelaya a dit s'attendre à ce que la diplomatie américaine requalifie les événements du 28 juin en «coup d'Etat», et à ce que Washington «condamne sans équivoque toutes les violations des droits de l'homme» commises, selon lui, par le gouvernement de facto emmené par Roberto Micheletti.

Bien que Mme Clinton et le président Obama aient tous deux condamné la prise de pouvoir par la force de M. Micheletti, l'administration s'est gardée jusqu'ici de qualifier ce geste de coup d'Etat.

Certaines voix critiques estiment que Barack Obama ne souhaite pas afficher un soutien trop prononcé à Manuel Zelaya, lui-même proche du président vénézuélien Hugo Chavez, ennemi déclaré de l'«empire» américain.

Lors de son allocution de mercredi, M. Zelaya a souligné que Washington pourrait prendre d'«autres mesures» pour mettre le gouvernement en place à Tegucigalpa sous pression, ajoutant qu'il comptait en parler avec Mme Clinton jeudi.

Lors de ses discussions avec la secrétaire d'Etat, il souhaite aussi aborder le chapitre des droits de l'homme, bafoués selon lui par le gouvernement de facto.

Mardi, Manuel Zelaya avait participé à une réunion extraordinaire à huis clos de l'Organisation des Etats américains (OEA) durant laquelle il aurait, selon ses dires, obtenu l'assurance que les 33 pays membres ne reconnaîtraient pas l'élection présidentielle hondurienne qui doit avoir lieu en novembre.