L'ancien dictateur Jorge Rafael Videla, reconnu coupable de violations des droits de l'Homme sous le régime militaire (1976-1983), sera jugé pour la torture et le meurtre de 32 prisonniers politiques à Cordoba (centre), a annoncé jeudi le Centre d'information de la justice.

C'est la première fois depuis 1985 que l'homme qui instaura un régime tenu pour responsable de la mort ou la disparition de 30000 personnes, selon des organisations des droits de l'Homme, devra comparaître en personne devant les juges. Aucune date n'a encore été arrêtée pour ce procès sur la torture et le meurtre de 32 prisonniers politiques au sein de l'Établissement pénitentiaire de Cordoba et du Service de renseignement de la police de cette province, selon la même source.

L'ancien général de 83 ans avait été condamné à la réclusion à perpétuité lors d'un procès historique de la junte militaire en 1985, avant d'être amnistié cinq ans plus tard par l'ancien président Carlos Menem.

En 2007 un tribunal avait annulé cette grâce et cette annulation avait été confirmée en appel en juin 2009. La Cour suprême doit encore se prononcer.

Poursuivi pour plusieurs violations des droits de l'Homme, dont des vols de bébés d'opposants, il avait été placé en arrêt domiciliaire pendant dix ans, de 1998 à 2008. Depuis octobre, il est en détention dans une prison, située toutefois dans l'enceinte d'un régiment près de Buenos Aires.

L'ancien général Luciano Benjamin Menendez, responsable du Troisième corps d'armée, déjà condamné à la perpétuité en 2008 pour la torture et le meurtre d'un sénateur de la province de Tucuman (centre-nord) en 1976, sera également traduit devant les juges dans l'affaire des 32 prisonniers politiques de Cordoba, tout comme 23 autres anciens militaires et policiers.