Le président américain Barack Obama est «perdu dans un labyrinthe», a déclaré dimanche le président vénézuélien Hugo Chavez, tout en avertissant qu'une attaque des États-Unis contre le Venezuela entraînerait une «réponse» armée de plusieurs pays.

«Une agression contre le Venezuela recevrait une réponse pas seulement du Venezuela, plusieurs pays prendraient les armes. Pour moi, c'est très clair: un grand mouvement anti-impérialiste se lèverait sur ces terres (d'Amérique latine)», a affirmé M. Chavez dans son émission radio-télévisée dominicale, «Alo Presidente» («Allô Président»).

«Que Dieu nous préserve (de cette attaque)», a-t-il ajouté. «Mais il faut s'y préparer», a-t-il poursuivi. «Et une des meilleures manières de l'éviter est de démontrer à l'ennemi qu'agresser le Venezuela serait tellement coûteux qu'il le regretterait».

«Nous ne voulons pas la guerre, nous la détestons, mais nous devons nous y préparer. Nous sommes les premiers sur la liste. Nous sommes la première cible de l'empire qui utilise la Colombie et les bases d'Aruba et Curaçao. Ils nous encerclent», a dit M. Chavez.

Le président vénézuélien faisait allusion à l'accord militaire entre la Colombie et les États-Unis permettant à Washington d'utiliser sept bases militaires colombiennes pour lutter contre le trafic de la drogue et le terrorisme.

M. Chavez, qui a déjà vivement critiqué cet accord, estimant qu'il représentait une menace pour son pays, a demandé à nouveau aux États-Unis de renoncer à leurs bases en Amérique latine.

Le président Obama est «perdu dans un terrible labyrinthe» et «ne comprend pas» ce que les pays latino-américains attendent de lui, a affirmé M. Chavez, évoquant l'éviction fin juin du président du Honduras Manuel Zelaya.

Obama «est perdu dans une nébuleuse (...) Il doit étudier un peu plus. C'est un homme jeune, plein de bonnes intentions», a déclaré le président vénézuélien.

Il répondait à une allusion faite à son propos à Mexico par M. Obama. Le président américain avait qualifié d'«hypocrisie» les critiques contre l'inaction supposée des États-Unis au Honduras venant de dirigeants qui demandent justement aux Américains de laisser l'Amérique latine tranquille.

«Obama, nous ne vous demandons pas d'intervenir au Honduras, c'est tout le contraire. Nous vous demandons que l'empire retire ses mains du Honduras et ses griffes de l'Amérique latine», a lancé M. Chavez. «Obama, ce n'est pas de l'hypocrisie, l'hypocrisie se trouve là-bas (du côté des États-Unis, ndlr)», a poursuivi M. Chavez.

Selon lui, «tous les gouvernements qui au Honduras ont essayé de freiner l'agression yankee ont été renversés, y compris celui de Zelaya qui a été renversé par les Yankees».

M. Chavez a affirmé que le transfert au Costa Rica de M. Zelaya, destitué le 28 juin par les autorités civiles du Honduras et expulsé, avait été décidé sur la base américaine de Palmerola, dans ce pays centre-américain.

«Zelaya, ils l'ont fait monter dans l'avion (qui a) atterri à Palmerola et là sont apparus les militaires yankees. Ils savaient que le président était prisonnier là, et ils ont discuté avec les militaires honduriens», a affirmé Chavez. «Ils ne savaient que faire avec lui, le tuer, l'emmener en prison et là ils ont pris leur décision: le Costa Rica». «C'est une chose très grave président Obama», a-t-il ajouté.

Selon M. Zelaya et M. Chavez, le coup d'État a été encouragé par des «faucons» proches du précédent gouvernement américain de George W. Bush.