Le président vénézuélien Hugo Chavez a interdit l'importation de 10 000 voitures de Colombie, nouveau signe de la montée des tensions entre les deux voisins d'Amérique du Sud.

Et le président vénézuélien a menacé de suspendre d'autres importations de Colombie, essentiellement du secteur alimentaire, qui ont représenté l'an dernier quelque 6 milliards de dollars.

«Nous allons remplacer toutes ces importations...» a-il-dit devant la presse, précisant que son pays allait se tourner vers l'Argentine et le Brésil.

Cette décision intervient alors que le président Chavez a rappelé son ambassadeur à Bogota et annoncé le «gel» des relations bilatérales après que des armes vendues par la Suède au Venezuela dans les années 1980 finirent dans les mains des FARC, la guérilla marxiste colombienne.

«Zéro. Nous n'importerons plus aucun véhicule de Colombie,» a déclaré M. Chavez. «Ces 10 000 véhicules de Colombie, nous n'allons pas les importer et j'en suis désolé pour les ouvriers de Colombie.»

Ils seront remplacés par des voitures d'Argentine et du Brésil, qui «produisent davantage» a ajouté le président vénézuélien.

En avril, au cours d'une rencontre entre le président Chavez et son homologue conservateur colombien Alvaro Uribe, le gouvernement vénézuélien avait pourtant promis son feu vert pour l'importation de ces 10 000 véhicules de Colombie.

Ces deux dernières années la Colombie a réduit ses exportations automobiles à destination du Venezuela, passées de 45 000 unités en 2007 à 15 000 en 2008.

Chavez a justifié cette décision, affirmant que les véhicules colombiens étaient vendus le double sur le marché vénézuélien.

Le Venezuela à la place va augmenter ses importations agro-alimentaires d'Argentine, a dit Hugo Chavez, expliquant qu'il chercherait à faire des affaires avec des «gouvernements qui sont de véritables alliés, des amis».

M. Chavez a poursuivi en déclarant que les lance-roquettes et fusils automatiques trouvés en Colombie dans un camp des rebelles marxistes avaient été volés d'un arsenal vénézuélien il y a 14 ans, démentant l'affirmation des Colombiens voulant que ces armes aient été fournies par le Venezuela aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Ces armes se trouvaient à la base de Cararabo, proche de la frontière colombienne, et furent volées en 1995, a affirmé le président Chavez, qualifiant les accusations de Bogota de «sale action» destinée à détourner l'attention alors que la Colombie s'apprête à autoriser l'ouverture de sept bases militaires aux forces américaines.