Au moins 15 Haïtiens sont morts et 67 portés disparus, au large des îles Turks et Caïcos, après le naufrage lundi d'un bateau de fortune qui transportait environ 200 clandestins, fuyant le pays le plus pauvre du continent américain. Les autorités nourrissent peu d'espoir de retrouver des survivants.

Depuis que les opérations de sauvetage ont débuté dans la nuit de lundi à mardi, 118 survivants ont pu être secourus sur le lieu de l'accident, à quelque 3,7 km au sud-est des îles Turks et Caïcos, situées à environ 160 kilomètres au nord d'Haïti, ont indiqué les autorités.

Quinze de ces survivants avaient réussi à atteindre West Caicos, une des îles de l'archipel.

Mardi en début de soirée, quinze corps avaient été retrouvés et les garde-côtes américains continuaient de prêter main forte aux autorités locales pour tenter de localiser les 67 clandestins toujours portés disparus, sur les 160 à 200 personnes qui se trouvaient à bord de l'embarcation surchargée, ont précisé les garde-côtes américains dans un communiqué.

Mais le chef de la police maritime de Turks et Caïcos, Neil Hall, s'est montré pessimiste quant au destin des 67 disparus. «Nous n'allons probablement retrouver que des cadavres. Les survivants sont en très mauvais état. Ils sont épuisés, déshydratés et désorientés», a dit M. Hall.

«Cela faisait longtemps que je craignais qu'un de ces bateaux ne s'abîme. Et voilà... C'est ce qui s'est passé», a-t-il déploré.

Les autorités locales avaient averti les garde-côtes lundi à 14h52 (18h52 GMT) qu'un «grand nombre de personnes se trouvaient à la mer», selon un communiqué des garde-côtes américains.

Un hélicoptère HH-65 Dolphin parti de Miami, des avions HC-130 Hercules et Falcon HU-25 ainsi qu'un navire des garde-côtes, le Cutter Vailant, se sont rendus mardi sur la zone du naufrage pour participer aux recherches.

Selon les éléments recueillis auprès des survivants, le bateau surchargé avait quitté Haïti avec 160 personnes à bord puis s'était arrêté en chemin pour embarquer une quarantaine d'autres passagers.

Le frêle esquif se dirigeait probablement vers les Bahamas ou la côte sud-est des États-Unis.

«Ces embarcations (...) n'ont pas de moteur. Elles sont équipées de voiles de fortune et donc, ils (les émigrants) vont où le navire les emporte...», a relevé Jennifer Johnson une porte-parole des garde-côtes américains.

Chaque année, plusieurs centaines d'Haïtiens, fuyant le pays le plus pauvre du continent américain, tentent de franchir illégalement sur des embarcations surchargées les 1000 kilomètres qui séparent l'île déshéritée des États-Unis.