Le président destitué du Honduras, Manuel Zelaya, reste «au jour le jour» au Nicaragua, à proximité de la frontière de son pays où il a annoncé son intention de revenir, a-t-il déclaré dimanche.

«Nous allons poursuivre la résistance (...), nous nous préparons», a-t-il affirmé aux journalistes devant l'hôtel de la localité d'Ocotal, où il avait passé sa deuxième nuit. «Aujourd'hui, nous sommes ici (...) au jour le jour», a-t-il ajouté.

Il avait brièvement traversé la frontière vendredi avant de s'en approcher à nouveau samedi. Des milliers de ses partisans l'attendent de l'autre côté, maintenus à distance par la police et l'armée.

M. Zelaya, renversé et exilé par un coup d'État le 28 juin, avait immédiatement affirmé son intention de revenir au Honduras pour récupérer son poste de président. Il l'a confirmée après le constat d'échec, mercredi, de la médiation confiée au président du Costa Rica Oscar Arias, prix Nobel de la paix 1987.

Sa présence à la frontière maintient la pression sur le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, condamné pour son «coup d'État» par la communauté internationale qui réclame le retour du «président légitime».

Mais elle «n'aide pas à la réconciliation», a déclaré M. Arias dimanche dans un entretien publié par le quotidien espagnol El Pais, soulignant toutefois que tout accord sur une solution de la crise «passe par son rétablissement à la présidence».

Un des partisans de M. Zelaya massés au Honduras à El Paraiso, à 10 km de la frontière, a été retrouvé mort samedi. Il avait été arrêté la veille par la police, qui affirme l'avoir relâché peu après et n'être pour rien dans son décès.

Le chef de l'armée du Honduras, le général Romeo Vazquez un des principaux acteurs du coup d'État s'est engagé à «ne pas tirer sur le peuple».

M. Zelaya n'a pas donné de précisions quant aux contacts qu'il pourrait avoir à l'étranger dans les prochains jours.

Il a précisé dimanche n'avoir «pas reçu d'invitation officielle» pour un rendez-vous à Washington, évoqué pour mardi par le Département d'État américain.

«Mme Clinton ne nous a pas adressé d'invitation officielle», a-t-il déclaré à la presse devant son hôtel à Ocotal, localité nicaraguayenne proche de la frontière du Honduras. Il a seulement «entendu dans les médias» la mention d'un rendez-vous mardi à Washington, a-t-il ajouté.

Il a indiqué en revanche avoir reçu une invitation de l'Organisation des États américains (OEA), à Washington. «Je n'ai pas encore décidé d'y aller», a-t-il précisé.

Il n'a pas confirmé non plus s'il se rendrait lundi au Costa Rica pour le sommet de l'organisation régionale du Mécanisme de dialogue et de concertation dit de Tuxtla, auquel participeront notamment les présidents des pays centraméricains (Guatemala, Salvador, Panama) ainsi que du Mexique et de la Colombie, et où il est attendu.