Les partisans du président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, et ses opposants ont organisé de nouvelles manifestations samedi au Honduras, en attendant la reprise du dialogue entre les deux parties, dont la date n'a pas été fixée.

Deux semaines après son éviction par la force, M. Zelaya a pour sa part pris la route de Washington, où il espérait s'entretenir avec le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Amérique latine, Thomas Shannon, et le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Jose Miguel Insulza, selon son ambassade à Washington.

Le chef de l'État déchu exige toujours son retour au pouvoir, une condition qui constitue la pierre d'achoppement des discussions entamées jeudi au Costa Rica avec le régime de transition. Elles doivent reprendre prochainement, selon le président costaricain Oscar Arias, prix Nobel de la paix en 1987 pour avoir pacifié l'Amérique centrale après des années de guerre civile.

À Tegucigalpa, l'absence de date-butoir pour trouver une solution inquiète les pro-Zelaya, qui redoutent que le régime transitoire ne cherche à «gagner du temps», comme l'explique Marvin Ponce, député du parti Unification démocratique (UD, gauche).

«Nous n'essayons pas de gagner du temps, mais d'obtenir un résultat,» a assuré de son côté Carlos Lopez, ancien ministre des Affaires étrangères et chef de la délégation envoyée par Roberto Micheletti, désigné chef de l'État par le Congrès après le coup d'État.

Pour continuer à faire pression, les Pro-Zelaya ont de nouveau bloqué des routes et des ponts. Ils ont aussi défilé jusqu'à l'aéroport, en hommage à un jeune abattu dimanche dernier lors de la tentative de retour avorté de leur favori.

Les partisans de M. Micheletti ont quant à eux organisé une grande prière pour la paix.

L'ancien ambassadeur d'Argentine à Tegucigalpa, Alfredo Forti, a, lui, averti que des officiers de l'armée pourraient cesser de soutenir le coup d'État.

L'armée est divisée et certains militaires «pensent qu'il y a un moment où ils vont devoir revoir leur position pour éviter un bain de sang», affirme M. Forti, en poste à Tegucigalpa de 2004 et 2007, dans un entretien au grand quotidien argentin Clarin.