Une trentaine de personnes ont été arrêtées mercredi aux abords de Lima, après des frictions en liaison avec des manifestations et des blocus de routes, pour le deuxième jour consécutif d'une mobilisation sociale au Pérou contre la politique du gouvernement.

 

Les arrestations se sont produites sur les grands axes d'entrée dans la capitale de 8 millions d'habitants, où la situation était fortement perturbée par le mouvement de trois jours lancé par plusieurs syndicats, notamment d'enseignants, de transporteurs, de chauffeurs de taxis.

Les provinces étaient davantage touchées, avec plusieurs routes bloquées dans les régions de Puno, d'Arequipa, d'Ayacucho dans le sud et de Tumbes et de Chiclayo dans le nord. Des villes vivent au ralenti, faute de transports collectifs. Plusieurs écoles sont fermées.

Près de Cusco, la circulation du train conduisant à la citadelle inca de Machu Picchu, première attraction touristique du Pérou, a été suspendue.

Une grogne sociale croissante

Les trois jours de mobilisation canalisent une grogne sociale croissante. Le Pérou a connu en juin 270 conflits divers, la crise économique faisant sentir son impact avec un recul de l'activité en avril (-2,1,% du PIB) et un chômage en hausse à 8,5% dans la capitale.

Les protestations visent la politique libérale et la gestion d'ensemble du gouvernement d'Alan Garcia, président de centre-droit qui atteint une impopularité quasi-record (67%) depuis le début de son mandat en 2006. La crise avec les amérindiens d'Amazonie, qui a dérapé en violences faisant 34 morts au début du mois de juin a immensément entamé son crédit.

En quête d'un nouveau souffle, Alan Garcia a annoncé qu'il y aura avant la fin de cette semaine un changement de gouvernement et Premier ministre.