Le président du Honduras, Manuel Zelaya, a déclaré à la chaîne latino-américaine Telesur avoir été victime d'un «enlèvement», d'un «coup d'État», à son arrivée au Costa Rica, où il a été conduit de force dimanche par des militaires honduriens.

«Je suis à San José, au Costa Rica. J'ai été victime d'un enlèvement de la part de militaires honduriens (...) J'ai été trompé par l'élite militaire», a déclaré M. Zelaya à la chaîne de télévision, dont le siège se trouve à Caracas.

Le chef de l'État hondurien a demandé à son homologue américain Barack Obama de faire savoir «s'il était derrière cela».

«Si les États-Unis ne sont pas derrière ce coup d'État, les putschistes ne pourront pas conserver le pouvoir», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision américaine CNN, qui l'a joint à son arrivée au Costa Rica.

M. Obama s'est dit «très préoccupé» par l'arrestation de M. Zelaya, survenue quelques heures avant le début d'une consultation populaire que le chef de l'État hondurien souhaitait organiser, malgré l'opposition de l'armée, du Parlement et de la Cour suprême, qui avait jugé ce scrutin illégal.

Dans sa dernière interview avant son arrestation, le président hondurien avait déclaré au quotidien espagnol El Pais: «si je suis encore ici, c'est grâce aux États-Unis qui n'ont pas soutenu le coup d'État».

Vendredi matin, «tout était prêt pour un coup d'État et si l'ambassade des États-Unis l'avait approuvé, le putsch aurait eu lieu, mais elle ne l'a pas fait», avait-il ajouté.

Jeudi matin, des troupes avaient été déployées à Tegucigalpa, la capitale, faisant craindre un soulèvement militaire, mais l'armée avait ensuite assuré vouloir seulement garantir l'ordre public.

M. Zelaya, qui affirme que les militaires ont «menacé de (lui) tirer dessus», a également lancé un appel au calme.

«Ce gouvernement ne va être reconnu par personne, il va devoir s'en aller la tête basse», a ajouté le chef de l'État, faisant allusion à l'équipe que pourrait former le président du Congrès, Roberto Michelleti, jusqu'à l'élection présidentielle de novembre.