Le président bolivien Evo Morales a accusé jeudi sans le nommer le gouvernement du Pérou d'avoir humilié les indiens de l'Amazonie péruvienne, disant espérer que les violents heurts de la semaine dernière avec la police, qui ont fait 34 morts, «puissent servir de leçon».

«Il n'est pas possible que les plus méprisés de l'histoire latino-américaine soient de nouveau humiliés comme nous l'avons vu ces derniers jours dans certaines régions», a déclaré à la presse M. Morales à son arrivée à La Havane pour une visite officielle.«Nous espérons que ce problème puisse servir de leçon afin de satisfaire et de comprendre les demandes» du mouvement indigène, a ajouté le président bolivien, lui-même indien aymara et champion de la cause indigène.

Le gouvernement de Bolivie avait démenti mardi tout lien entre Evo Morales et les Indiens du Pérou impliqués dans les émeutes - 25 policiers et 9 indigènes tués selon des sources péruviennes officielles-, après qu'un député péruvien du parti au pouvoir, Luis Gonzales Posada, eut appelé à ouvrir une enquête en ce sens.

Le député péruvien avait évoqué une lettre de soutien envoyée fin mai par M. Morales au Sommet panaméricain indigène de Puno (Pérou).

M. Morales effectue une visite de moins de 24 heures à La Havane au cours de laquelle il doit être reçu par le président Raul Castro ainsi que par son frère et illustre prédécesseur, Fidel, âgé de 82 ans.

Il est le onzième dirigeant latino-américain à visiter l'île communiste depuis le début de cette année.