L'armée brésilienne a retrouvé mardi les débris de l'Airbus A330 d'Air France, qui s'est abîmé dans l'océan Atlantique avec 228 personnes à bord, une catastrophe dont les causes restent encore mystérieuses.

Des avions de l'armée de l'air ont détecté dans l'après-midi en haute mer «une frange de cinq kilomètres de débris d'avion», a déclaré mardi le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim.

«Ce sont ceux de l'avion (d'Air France), il n'y a aucun doute», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à Rio de Janeiro.

Un porte-parole brésilien, Jorge Amaral, avait auparavant indiqué que des «petits débris», parmi lesquels figure un siège, avaient été trouvés dans l'Atlantique, à 650 km au nord-est de l'île brésilienne de Fernando de Noronha.

Mais il n'avait pu confirmer qu'il s'agissait de l'épave du vol AF 447 assurant la liaison Rio-Paris, disparu dans la nuit de dimanche à lundi.

Depuis 24 heures, plusieurs appareils brésiliens faisaient des recherches conjointement avec la France et d'autres pays, dont les Etats-Unis et l'Espagne, au milieu de l'Atlantique pour tenter de repérer l'épave.

La zone de la chute de l'avion -située à un millier de km des côtes du Brésil et 2 000 km des côtes sénégalaises- avait été délimitée grâce aux derniers messages techniques émis par l'appareil.

Trois navires marchands présents dans le secteur ont été déroutés afin de participer aux recherches et le navire de recherche et d'exploration sous-marine Pourquoi pas, équipé de deux robots sous-marins, doit également rejoindre les lieux, selon le ministère français des Transports.

Les 228 personnes, qui se trouvaient à bord de l'avion, étaient de 32 nationalités. Parmi elles, il y avait 72 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands.

Dès mardi matin, les autorités françaises et brésiliennes avaient pris acte de l'impossibilité de retrouver des survivants.

On «ne peut rien faire d'autre que de pleurer amèrement et de soutenir les familles», a déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva, tandis que le pape Benoît XVI a exprimé sa «proximité spirituelle» aux proches des disparus.

Avant la confirmation de l'identification de l'épave, les familles des passagers voulaient garder «encore un espoir» de retrouver des survivants, selon Guillaume Denoix de Saint-Marc, porte-parole d'une association de victimes.

La compagnie Air France, touchée par la plus grave catastrophe aérienne depuis l'accident d'un Airbus A-300 d'American Airlines à New York en 2001 (265 morts), a annoncé le déroulement mercredi à Paris, en la cathédrale Notre Dame, d'un office oecuménique, en hommage aux victimes.

Les responsables français ont appelé à la prudence face aux premières explications avancées, notamment sur la possibilité que l'avion ait été touché par la foudre dans une zone dangereuse où se rencontrent des masses d'air des deux hémisphères, appelée «pot au noir».

Le dépouillement des données envoyées automatiquement par l'Airbus avait fait apparaître une «succession d'une dizaine de messages techniques» signalant des pannes, selon Air France.

Mais sans accès à l'épave et aux boîtes noires de l'A330, qui émettent en principe pendant un mois un signal permettant de les localiser jusqu'à 6.000 mètres de profondeur, les causes de sa chute restent mystérieuses.

«Aucune hypothèse» n'est «pour l'heure privilégiée», a rappelé le Premier ministre français, François Fillon, devant le Parlement.