Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a quitté Pékin mercredi pour la Turquie, à l'issue d'une visite qui a permis la signature de nombreux accords, notamment financier et pétrolier avec un gros prêt chinois et des livraisons de brut.

Au troisième jour de sa visite, Lula s'est rendu à l'Académie chinoise de la technologie spatiale, qui mène un programme de coopération avec le Brésil en matière de satellites d'observation de la Terre, avant de partir pour la dernière étape d'une tournée entamée en Arabie saoudite.

Un haut responsable brésilien a indiqué que les deux pays souhaitaient lancer jusqu'à trois satellites d'ici à 2013. Des lanceurs chinois ont mis en orbite trois satellites développés avec le Brésil de 1999 à 2007, selon la presse officielle.

Son étape chinoise a été décrite par Lula comme «l'une des plus importantes» de son mandat depuis 2003, au moment où la crise économique a mis en exergue le rôle croissant des grands pays émergents.

Lula et son homologue Hu Jintao sont convenus de renforcer la coopération économique et commerciale entre les géants latino-américain et asiatique.

«Les deux dirigeants ont déclaré que le renforcement du partenariat stratégique entre la Chine et le Brésil a un sens accru dans le contexte actuel compliqué de crise économique», a indiqué un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Signe des liens de plus en plus étroits entre eux, les deux pays ont signé mardi 13 accords qui vont consolider leurs échanges, dont un prêt de 10 milliards de dollars de la Chine à la compagnie pétrolière Petrobras, qui inclut un important volet de livraisons de brut à Pékin.

La Chine, à la recherche d'une diversification de ses sources d'approvisionnement, est devenue le premier partenaire commercial du Brésil depuis le début de l'année, devançant les États-Unis.

Petrobras a obtenu un crédit de 10 milliards de dollars sur dix ans de la China Development Bank (CDB), dépendant du gouvernement chinois, pour «financer ses projets d'investissements et des achats de biens et services en Chine».

Dans le cadre de ce contrat, Petrobras et le géant public chinois Sinopec --premier raffineur d'Asie-- ont également conclu un accord sur la livraison à la Chine de 150 000 barils par jour la première année puis de 200 000 barils par jour les neuf années suivantes.

Officiellement on ne sait si la proposition de Lula à la Chine de commercer en real et en yuan, au détriment du dollar, a avancé.

«Il est absurde que deux importantes Nations commerciales comme les nôtres continuent de mener (leurs) échanges dans la monnaie d'un pays tiers», avait déclaré le président brésilien dans un entretien publié par le magazine chinois Caijing avant son arrivée.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorin s'est contenté de déclarer mardi à quelques journalistes que les deux banques centrales planchaient sur cette question, laissant entendre que les recherches étaient encore préliminaires.