Les pays d'Amérique centrale ont appelé l'Union européenne à s'engager plus dans la lutte contre le trafic de drogue qui mine la sécurité de la région, à l'occasion d'une réunion de concertation jeudi à Prague.

«Nous sommes coincés entre producteurs et consommateurs de drogue (...), nous sommes une zone de transit où l'on s'efforce de combattre le trafic mais ce ne sont pas nos criminels, le problème vient d'autres pays et régions, dont l'Europe», a déclaré le vice-ministre chargé des relations extérieures du Nicaragua Valdrack Jaentshchke Whitaker, au nom du groupe du SICA (Belize, Honduras, Nicaragua, Salvador, Costa Rica, Guatemala, Panama, République dominicaine).

   «Nous pensons que ces pays doivent prendre plus de responsabilités, (parce que) les problèmes nombreux que nous affrontons sont avant tout liés à l'argent généré par ce commerce», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.

   La question de la drogue a également été abordée jeudi matin lors d'une réunion entre l'UE et le Mexique. Lors des discussions, il a été décidé de renforcer les activités de coopération et coordination pour mieux lutter contre le trafic de drogue, selon le communiqué final.

   Par ailleurs, la coopération économique a été abondamment discuté pendant les différentes réunions organisées mercredi et jeudi à Prague à l'occasion de la rencontre biennale de l'UE avec le Groupe de Rio, une organisation créée en 1986 qui compte aujourd'hui 23 pays, dont le Mexique et Cuba.

   L'UE négocie actuellement différents accords de partenariat ou d'association mais les discussions menées à Prague n'ont permis que de maigres progrès, que ce soit avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) ou avec le SICA, à en juger par les communiqués finaux. La CAN (Perou, Equateur, Bolivie et Colombie) a annulé la réunion prévue après des dissensions internes.

   Du coté de l'Amérique centrale, «ce que l'on veut, c'est un bon accord plutôt qu'un accord rapide», a souligné le représentant du groupe du SICA en souhaitant «solidarité plutôt que coopération».

   «Nous sommes une région pauvre et petite et nous espérons obtenir une approche plus flexible de l'Union européenne», a-t-il ajouté.