Des dirigeants des guérillas colombiennes FARC et ELN ont récemment contacté un haut responsable colombien de l'Eglise au Vatican pour lui faire part de leur volonté d'ouvrir un dialogue avec le président Alvaro Uribe, selon une source ecclésiastique.

Le cardinal colombien Dario Castrillon, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a indiqué au quotidien El Tiempo publié vendredi qu'il avait reçu des appels téléphoniques des chefs rebelles, quelques jours avant la visite du président Uribe au Vatican fin avril.

Selon le prélat, qui occupe des fonctions au Vatican depuis 1996, ces émissaires font partie du «secrétariat» des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et du «commandement central» de l'Armée de libération nationale (ELN), principales instances dirigeantes des deux organisations.

«Ils m'ont fait part de leur bonne volonté mais aussi des difficultés. Ils m'ont tenu le même langage que celui qu'ils tiennent en public contre le gouvernement. Mais j'interprète cet appel comme une volonté de paix. J'en attends un second pour concrétiser certaines choses», a déclaré Mgr Castrillon depuis le Saint-Siège.

Le cardinal a indiqué avoir informé le chef de l'Etat colombien durant sa visite au Vatican au cours de laquelle il a été reçu par le pape Benoît XVI.

«Je lui ai dit qu'il existait une volonté, avec toutefois des obstacles. Il n'y a pas de demandes concrètes. Mais on pourrait en parler dans une phase ultérieure de dialogue», a-t-il estimé.

«Il faut voir quels sont les points difficiles. Ils veulent savoir avec qui parler, où et avec quelles assurances. Le président sait par l'intermédiaire d'une source sûre, c'est-à-dire par moi, qu'il y a des gens engagés dans la lutte armée qui sont actuellement prêts au dialogue», a ajouté Mgr Castrillon.