Un demi-million de travailleurs cubains ont officiellement défilé vendredi pour le 1er mai sur la Place de la Révolution à La Havane, réclamant la levée de l'embargo américain, pendant que Fidel Castro clamait dans la presse que Cuba «ne se soumettrait jamais».

Portant la chemise blanche traditionnelle cubaine, le président Raul Castro, frère et successeur de Fidel à la tête de l'Etat communiste, a assisté au défilé à partir d'une tribune, mais sans prononcer de discours.

Les manifestants arboraient des drapeaux cubains, des portraits de Fidel Castro et de Che Guevara, ainsi que des banderoles sur lesquelles était notamment écrit : «A bas le blocus génocidaire !» ou «Tous unis dans la défense de notre socialisme face à l'impérialisme !».

A la crise économique mondiale «s'ajoutent pour nous les effets du blocus économique de fer que maintient le gouvernement des Etats-Unis depuis presque un demi-siècle, avec la prétention obsessionnelle mais avortée de détruire la Révolution», a déclaré devant la foule Salvador Valdes, secrétaire général de la Confédération des Travailleurs de Cuba, seul syndicat du pays.

Dans un commentaire publié vendredi par la presse cubaine, Fidel Castro, 82 ans, a, lui, assuré que «jamais l'adversaire ne devait se faire d'illusions sur une soumission de Cuba», une allusion aux Etats-Unis.

«On ne peut dire encore quelle sera l'évolution future de l'actuelle administration américaine (...) Nous étudions et observons attentivement chacun de ses gestes», écrit le Père de la Révolution cubaine de 1959.

«Nous ne sommes pas les incendiaires que certains imaginent, mais nous ne sommes pas non plus des idiots qui se laissent tromper facilement par ceux qui croient que la seule chose importante dans le monde est la loi du marché et le système capitaliste de production», écrit Fidel Castro qui n'a plus fait d'apparition publique depuis sa maladie et son retrait du pouvoir en juillet 2006.

Ce commentaire est paru deux jours après que Raul s'est déclaré prêt à dialoguer avec Washington, mais pas à négocier sur le système politique de l'île.

Les Etats-Unis réclament des réformes démocratiques à Cuba pour lever leur embargo très controversé.