Ville paralysée. Lieux publics fermés. Hôpitaux bondés. Les images diffusées à la télévision au cours des derniers jours ont inquiété plusieurs Mexicains qui habitent maintenant à l'étranger. Préoccupés, certains ont décidé de rentrer au bercail afin de s'assurer que leurs proches ne viendront pas grossir les rangs des victimes de la grippe porcine.

Joaquin Martinez n'a pas mis les pieds au Mexique depuis cinq ans. L'homme âgé de 40 ans habite maintenant aux États-Unis, en Virginie où il travaille dans le domaine de la construction.

 

Comme il n'a pas de statut officiel dans son pays d'adoption, Joaquin Martinez, originaire de l'État de Mexico, n'a pas osé rentrer à la maison par crainte de ne pas pouvoir traverser à nouveau les frontières du pays de l'Oncle Sam.

Mais voilà que la crise de la grippe porcine qui sévit présentement au Mexique l'a convaincu de se rendre quelques semaines chez lui afin de s'assurer que ses quatre enfants âgés de 7 à 18 ans vont bien.

Réalité

Assis tranquillement à l'aéroport de Washington en attendant de prendre son vol en direction de Mexico, M. Martinez cachait mal son inquiétude lorsque La Presse l'a interrogé. «Je n'ai pas peur pour moi, mais j'ai hâte de voir mes enfants, explique-t-il. Je veux m'assurer qu'ils vont bien. Je vais rester là-bas le temps nécessaire.»

Les nombreuses images et reportages diffusés un peu partout dans le monde sur la situation au Mexique reflètent bien la réalité, estime-t-il. «Habituellement, quand il y a une crise dans mon pays, le gouvernement réussit toujours à la dissimuler et personne ne sait vraiment ce qui se passe, souligne-t-il. Dans ce cas-ci, le monde entier est au courant. Je peux imaginer que la crise est grave.»

Austreberta, passagère âgée de 75 ans, a décidé d'aller dans son pays mais d'éviter la capitale, là où se trouve le danger, croit-elle. «Moi, je n'ai pas peur parce que je m'en vais dans mon village dans l'État d'Oaxaca - dans le sud du pays -, souligne la dame qui vit aux États-Unis depuis 35 ans. Mais je pense que dans la capitale, c'est beaucoup plus dangereux, il y a tellement de gens.»

Bulmar Ascensio est moins alarmiste. «Je pense que le gouvernement exagère», lance-t-il en montant à bord de l'avion. Il souhaite néanmoins aller constater lui-même ce qui se passe dans le district fédéral. «Je veux aller voir sur place ce qui se passe.»