Le président paraguayen Fernando Lugo a demandé pardon vendredi pour le scandale dont il fait l'objet: trois femmes affirment avoir eu un enfant de lui lorsqu'il était encore évêque au sein de l'Eglise catholique romaine.

Fernando Lugo reconnaît des «erreurs personnelles» et se dépeint lui-même comme un «père, prêt à partager amour et soins», dans une déclaration écrite qu'il a lue. «Je suis un être humain et par conséquent, rien de ce qui est humain ne m'est étranger,» a-t-il ajouté, affirmant que sa «version sera toujours la vérité».

Le président paraguayen, âgé de 57 ans, a pour l'instant reconnu la paternité du garçon de deux ans qu'il a eu avec une ancienne paroissienne de 24 ans, alors qu'il avait fait voeu de chasteté et est en train de lui donner son nom mais il n'a encore rien dit concernant les deux autres paternités.

La deuxième mère, 25 ans, réclame un test ADN à Fernando Lugo, ce qu'il a accepté, selon un ministre. La troisième, en revanche, qui affirme avoir eu un enfant de lui il y a trois ans, n'a pas l'intention de poursuivre le président.

Le sénateur d'un parti qui soutient normalement le président l'a exhorté à démissionner. «Votre actuelle situation personnelle vous a fait perdre toute crédibilité», a écrit Alfredo Jaeggli dans une lettre qu'il a remise à la présidence et au Congrès.

Mais Fernando Lugo a promis vendredi qu'il finirait son mandat comme prévu en 2013 et que l'actuel scandale ne devait pas détourner le gouvernement de l'urgence qu'il a à réformer un pays miné par la corruption et la collusion politique.

Fernando Lugo a été élu à la présidence il y a tout juste un an, le 20 avril 2008, mettant fin à la domination de 61 ans du parti Colorado (conservateur) sur le Paraguay.

Il avait arrêté de travailler à San Pedro en 2004 et avait renoncé à ses fonctions d'évêque en 2006 pour concourir à la présidence, ce que le pape Benoît XVI n'avait accepté qu'en juillet 2008.