Le président bolivien Evo Morales a rejeté mardi les demandes d'enquête formulées par l'Irlande, la Croatie et la Hongrie, à la suite de la mort ou l'arrestation de leurs ressortissants, accusés d'avoir préparé en Bolivie un complot contre le chef de l'Etat.

«Les institutions de Croatie, d'Irlande et de Hongrie n'ont aucune autorité pour réclamer» une enquête, a déclaré M. Morales, reprochant à ces pays de défendre des suspects accusés de «terrorisme» par les autorités boliviennes.

Les autorités boliviennes ont annoncé jeudi dernier l'arrestation d'un groupe «terroriste» accusé de vouloir éliminer le chef de l'Etat bolivien Evo Morales. Trois hommes ayant la nationalité hongroise, irlandaise et croate ont été tués à cette date et deux autres interpellés par un commando de la police dans leur hôtel à Santa Cruz, la capitale économique du pays et fief de l'opposition, dans l'est de la Bolivie.

«Je suis capable de les faire juger, moi-même (...) Je ne suis pas juriste, mais comment des gens venus assassiner le président peuvent être défendus ?», a interrogé M. Morales, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel à La Paz.

Cette déclaration survient après que la Hongrie eut émis des doutes sur la thèse d'un «complot international» contre le président bolivien, exigeant des autorités boliviennes des informations sur cette affaire.

L'Irlande, de son côté a demandé une enquête internationale sur les circonstances de la mort des trois personnes.

Selon la version bolivienne officielle des évènements, une fusillade d'une demi-heure a eu lieu dans un hôtel de Santa Cruz, tandis que des vidéos sur internet suggéraient des «mercenaires» surpris en sous-vêtements dans leur chambre.