La police bolivienne a demandé l'aide de ses homologues européenne et américaine, en vue d'informations sur le mystérieux groupe de «terroristes», qui selon La Paz, planifiaient un attentat contre le chef de l'État, avant que trois d'entre eux ne furent abattus jeudi.

«Nous avons pris contact via Interpol, avec nos homologues d'Amérique du Sud, centrale et d'Europe, pour vérifier les antécédents et déterminer les mouvements» des cinq membres du groupe intercepté jeudi, a déclaré vendredi le chef de la police, le général Victor Escobar, sur la chaîne de télévision privée Cadena A.

La police bolivienne a abattu jeudi matin trois hommes, des «terroristes» présumés, et en arrêté deux autres lors d'un assaut dans leur hôtel, dans le centre de Santa Cruz, la capitale économique située dans l'est du pays, à environ 900 km de La Paz.

Selon le gouvernement, ce groupe préparait des attentats contre le président Evo Morales, le vice-président Alvaro Garcia, mais également le gouverneur de la région de Santa Cruz, Ruben Costas, un farouche opposant de droite au gouvernement socialiste de M. Morales.

Le groupe de «terroristes fascistes» a aussi été accusé par les autorités d'être l'auteur de l'attentat à l'explosif, qui n'avait causé que des dégâts matériels, contre le domicile à Santa Cruz du cardinal Julio Terrazas, chef de l'Eglise catholique bolivienne.

M. Costas, une personnalité de l'opposition, a estimé que les événements des derniers jours étaient «un show mis en scène» par le pouvoir. «C'est étrange que cela surgisse avant un Sommet (des Amériques, à Trinité-et-Tobago) où le président va sûrement dénoncer un complot présumé de la droite».

Aucune version officielle définitive des identités ou nationalités des «mercenaires» n'avait été communiquée vendredi, et la presse en donnait elle-même des versions divergentes.

Parmi les noms cités le plus souvent pour les «terroristes» abattus par la police, figuraient ceux d'Eduardo Rozsas Flores (bolivien), Magyarosi Artpad (hongrois ou roumain) et de Michael Martin (irlandais). Les deux hommes détenus seraient Francisco Tadic Astorga (bolivien) et Elot Toazo (hongrois ou croate).