La police de Rio a effectué mardi une vaste intervention dans une favela de Copacabana, au lendemain d'une série de fusillades entre policiers et narcotrafiquants qui a fait cinq morts et semé la terreur dans la zone sud et touristique de la ville.

Plus de 120 policiers ont bloqué tous les accès de la favela (bidonville, ndlr) Ladeira dos Tabajaras située sur les collines de Copacabana, selon le secrétariat à la Sécurité.

Personne n'entrait ou ne sortait de la favela sans être fouillé au préalable. La sécurité a été également renforcée à Pavao-Pavaozinho, autre favela de Copacabana.

Lundi, la guerre entre bandes rivales de trafiquants de drogue et entre trafiquants et policiers, est sortie des favelas et a semé la panique dans l'une des principales rues de Copacabana et dans celles de quartiers proches (Botafogo, Lagoa et Humaita) à mesure que les bandits fuyaient la police. Les écoles et les commerces ont fermé leurs portes.

Cinq trafiquants présumés ont été tués, quatre blessés et douze arrêtés dans les échanges de tirs avec la police appuyée par un hélicoptère; un grand nombre d'armes et de munitions ont été saisis, a indiqué la police.

Les incidents ont commencé samedi soir quand les trafiquants de la Rocinha, la plus grande favela de Rio, ont tenté d'envahir celle de Tabajaras, dominée par une faction rivale. Dimanche, les deux bandes se sont à nouveau affrontées et lundi le conflit s'est étendu avec l'intervention de la police.

«J'ai juste eu le temps de courir pour rentrer dans l'immeuble et me mettre à l'abri», a raconté à la presse le portier d'un immeuble dont la façade a été endommagée par les tirs.

Dans une interview à la radio CBN, le secrétaire à la sécurité José Mariano Beltrame a estimé que le bilan était «positif» et a affirmé qu'il «n'y avait pas de victimes innocentes».

Le responsable a expliqué qu'il savait que des trafiquants préparaient une invasion à Tabajaras mais que les informations étaient insuffisantes pour l'éviter.

«Il faut plus de policiers et mieux payés, plus de moyens financiers», a dit M. Beltrame. Il a attiré l'attention sur «l'expansion desordonée des favelas» qui, selon lui, sont aujourd'hui au nombre de mille à Rio.

En mai 2007, peu après sa prise de fonctions, le gouverneur de l'Etat, Sergio Cabral, avait ordonné une offensive massive contre le crime organisé et des opérations policières de grande ampleur sont menées régulièrement dans les favelas contrôlées par des groupes de narcotrafiquants. Elles se soldent souvent par plusieurs morts et sont régulièrement condamnées par des organisations de défense des droits de l'homme.