La guérilla des FARC réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte armée en Colombie, tout en proposant aux autorités de libérer un groupe de 22 otages en échange de rebelles détenus, dans une lettre publiée samedi sur internet.

La déclaration, signée par la direction des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qualifie de «truands» le président colombien Alvaro Uribe et son ministre de la Défense, Juan Manuel Santos.

«Nous continuerons la lutte pour l'échange et pour une loi qui officialise l'échange humanitaire de prisonniers qui ouvre les portes à un début de processus de paix et mette fin à la guerre que nous vivons», affirment les FARC.

M. Uribe a réagi samedi au cours d'une cérémonie politique à Corozal (nord), en affirmant que les guérilleros utilisaient le thème de la libération des otages pour «faire du théâtre politique», en vue de l'élection présidentielle de 2010.

«Si cette bande narco-terroriste des FARC veut faire de la politique, comme nous le savons, avec la libération des otages, qu'elle les relâche maintenant, qu'elle fasse de la politique et arrête les tortures», a lancé le président colombien.

La guérilla, fondée en 1964, compte encore entre 7 000 et 10 000 combattants, selon les estimations, et détient toujours 22 policiers et militaires comme otages dits «politiques» ou échangeables. Elle retient aussi plusieurs centaines de personnes en captivité à des fins de rançon.

Les rebelles affirment encore vouloir «conquérir la paix avec la justice sociale» et réclament également de «profondes réformes» au gouvernement, dans le texte diffusé sur le site de l'agence Anncol, traditionnellement utilisée pour transmettre les messages des FARC.

Les FARC se défendent enfin de maltraiter leurs otages mais rappellent qu'elles doivent agir «dans les conditions d'une guérilla mobile, qui lutte au milieu de la forêt».