La Guadeloupe, l'île des Antilles françaises paralysée depuis 27 jours, a connu une poussée de tension lundi, les forces de l'ordre intervenant pour démanteler des barrages des grévistes, dont une dizaine ont été placés en garde à vue, selon les autorités.

Alors que le mouvement de grève générale entrera mardi dans sa cinquième semaine, les militants ont coupé au petit matin routes et ponts en neuf points de l'île, selon la préfecture, dressant des barrages de palettes, branchages et cocotiers coupés sur des axes stratégiques.Les forces de l'ordre ont immédiatement été envoyées sur place. Au total, une cinquantaine de personnes ont été interpellées, selon le procureur de Pointe-à-Pitre. De source policière, 10 personnes ont été placées en garde à vue.

Selon la préfecture, les forces de l'ordre n'ont à aucun moment tiré de grenades lacrymogènes, mais des grévistes ont fait état de violences lors des interpellations.

Les forces de l'ordre ont essuyé des jets de pierre et plusieurs manifestants, dont certains portaient cagoules et masques de chirurgie, ont été interpellés.

Un responsable du collectif syndical «contre l'exploitation» LKP, Alex Lollia, a été blessé sur un barrage routier dégagé par la police.

Les policiers anti-émeutes «sont arrivés en masse, ils ont commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes. C'était excessivement violent», a-t-il dit à des journalistes en sortant de l'hôpital, assurant avoir entendu des insultes racistes.

La Guadeloupe est paralysée depuis 27 jours par une grève générale contre la vie chère. Une des principales revendications du collectif LKP est une augmentation de 200 euros des bas salaires.

En métropole, le Premier ministre François Fillon a déploré lundi la multiplication de barrages routiers en Guadeloupe, estimant qu'ils ne constituaient pas des «moyens légaux» d'expression.