Le chef d'Etat cubain Raul Castro a déclaré que son pays insisterait «plus fermement» désormais sur la fermeture de la base navale américaine de Guantanamo, dans un entretien publié vendredi par le quotidien russe Izvestia.

«Nous commencerons à insister plus fermement sur la fermeture de la base. Je profite de cette interview pour déclarer cela pour la première fois», a dit M. Castro, interrogé par le journal quelques jours avant sa visite officielle à Moscou, prévue «fin janvier».

«Cette base n'a pour eux (les Américains, ndlr) aucune importance militaire. D'un point de vue militaire, c'est une véritable souricière pour eux», a ajouté Raul Castro, arrivé au pouvoir en juillet 2006 en remplacement de son frère Fidel, 82 ans, malade. Cuba s'est depuis davantage rapproché de la Russie.

«Fidel se sent ni plus mal ni mieux», a dit son frère. «Cela fait déjà deux ans et demi qu'il est malade (...) Je lui ai parlé mardi dernier, avant la réunion du Bureau politique. Si son état avait été grave, je n'aurais pas pu quitter le pays et me rendre en Russie», a-t-il ajouté.

Le président russe Dmitri Medvedev a invité Raul Castro à Moscou au cours de sa visite à Cuba en novembre dans le cadre d'une tournée en Amérique latine visant à renforcer l'influence de la Russie dans la région.

Le chef d'Etat cubain a par ailleurs critiqué les projets d'expansion de l'Alliance atlantique aux frontières russes.

«Cuba condamne un rapprochement de l'Otan des frontières occidentales de la Russie, et les tentatives de déployer des éléments du bouclier antimissile (américain, ndlr) près de la frontière russe», a déclaré M. Castro.

«Seul un monde multipolaire peut garantir la sécurité de la planète», a-t-il poursuivi.

La base navale de Guantanamo est une enclave américaine de 117 km2 (dont seulement 49 km2 de terre ferme) située dans l'extrême Sud-Est de Cuba. Cédée en 1903 aux Etats-Unis pour les remercier de leur aide dans la guerre contre l'Espagne, l'ancienne puissance coloniale, elle est située à 1.000 km de La Havane et abrite depuis 2002 un centre de détention.

Jeudi, le nouveau président américain Barack Obama a ordonné la fermeture d'ici à un an de cette prison, un des symboles les plus parlants des pratiques controversées du gouvernement de son prédécesseur George W.Bush dans la lutte contre le terrorisme.