Quelque 4,2 millions d'électeurs salvadoriens ont commencé à voter dimanche, sans incident signalé, pour élire leurs députés et conseils municipaux, dans le scrutin le plus surveillé par des observateurs, nationaux ou étrangers, depuis la fin de la guerre civile, en 1992.

Selon les sondages, l'ancienne guérilla de gauche du Front Farabundo Marti pour la libération nationale (FMLN) semble en bonne position pour l'emporter sur la droite, qui préside ce petit pays d'Amérique centrale depuis vingt ans. Outre 17 000 policiers, plus de 2 000 observateurs ont été déployés pour ces élections qui constituent aussi un test capital pour la présidentielle de mars prochain, où le candidat du FMLN, l'ancien journaliste de télévision Mauricio Funes, fait d'ores et déjà figure de favori.

Le FMLN, l'ancienne guérilla marxiste qui a combattu le gouvernement pendant 12 ans d'une guerre civile qui a fait 75 000 morts, détient déjà la mairie de la capitale depuis 1997.

À l'Assemblée, il compte deux sièges de moins que l'Alliance républicaine nationale (Arena) du président Elias Antonio Saca qui, faute d'avoir la majorité, gouverne grâce à des alliances.

Les anciens guérilleros avaient déjà gagné les législatives de 2003, mais avaient échoué à la présidentielle l'année suivante, leur candidat, l'orthodoxe Schafik Handal, s'inclinant face à M. Saca.

Aujourd'hui, ils ont adouci leur discours, basé sur le slogan du «changement dans la sécurité».

Le scrutin sera clos à 8h00 HNE. Les premiers résultats, publiés par le Tribunal suprême électoral (TSE), sont attendus à partir de 10h00 HNE lundi.

«Nous déclarons les élections ouvertes», a déclaré le président du TSE, Walter Araujo, lors d'une cérémonie officielle devant les membres du corps diplomatique et les représentants des observateurs internationaux.

La majorité des bureaux de vote ont ouvert à l'heure prévue, 07h00 locales, avec ici et là «les retards d'installation normaux», a déclaré à l'AFP un magistrat du TSE, Eugenio Chicas.

«Une demi-heure après l'installation des bureaux, on n'a enregistré aucun incident», a-t-il ajouté.

La campagne électorale avait donné lieu à des incidents, parfois violents.

L'Arena et le FMLN sont les deux partis «vedettes» du scrutin, mais d'autres formations sont en lice: le Parti démocrate chrétien (PDC, droite), le Parti de conciliation nationale (PCN, droite), le Changement démocratique (CD, socio-démocrate) et le Front démocratique révolutionnaire (FDR, socio-démocrate).

Les États-Unis, dont l'intervention avait été décisive dans le règlement de la guerre civile en faveur du pouvoir actuel, et qui pèsent sur l'économie «dollarisée» du pays, sont directement intéressés par les résultats des législatives, puis de la présidentielle.

Mauricio Funes a déjà promis que le Salvador demeurerait un allié convaincu de Washington s'il devenait président, et non un «satellite» du Venezuela et des autres forces de gauche de la région, comme l'affirment ses adversaires de droite.

Dimanche matin, le président Saca a appelé ses compatriotes à «ne pas rester chez eux» et à voter massivement.

«Aujourd'hui, c'est le jour où nous devons accomplir notre devoir de citoyen, aller voter (...) Faisons usage de ce droit que nous donne la Constitution de la République (...) Votez avec toute votre famille, avec les amis», a-t-il déclaré à la radio dans son message dominical hebdomadaire à la nation.

«Pendant la campagne, il avait répété le même message aux électeurs, les appelant à «maintenir le système de libertés dans le pays», et à soutenir le parti au pouvoir.