Le séisme qui a fait 15 morts jeudi au Costa Rica a également détruit une centrale hydroélectrique, des hôtels, des routes, des ponts, des immeubles, des voitures, des récoltes: les dégâts matériels se chiffreront en centaines de millions de dollars, selon les autorités.

Outre les infrastructures routières et les biens familiaux, le séisme a frappé de plein fouet les ressources agricoles et touristiques du pays. Le tourisme rapporte au Costa Rica 20% de ses ressources en devises, environ 2 milliards de dollars en 2008.

Plus de cinquante hôtels, restaurants et autres établissements touristiques ont dû fermer dans la région du volcan Poas, la plus touchée par le séisme.

Tous n'ont pas été lourdement endommagés, mais «ces équipements ne peuvent accueillir de clients en raison des difficultés d'accès à la région», a expliqué le ministre du Tourisme, Carlos Ricardo Benavides.

Le séisme a détruit une bonne partie des cultures de fraises et de plantes ornementales des abords du volcan, dans une région qui exporte vers le marché nord-américain, selon la Chambre des exportateurs. «L'impact de la tragédie se fera ressentir sur les exportations de ces produits pendant deux mois», a estimé le président de la Chambre, Sergio Navas.

Les exportations agricoles du Costa Rica, qui avoisinaient 10 milliards de dollars par an, ont déjà commencé à se réduire en raison de la crise économique aux États-Unis, son premier partenaire commercial.

La centrale hydroélectrique de Cariblanco, une des plus importantes du pays, sera à l'arrêt pour un an compte tenu de l'importance des réparations à effectuer, selon l'Institut costaricien d'électricité.

Le Costa Rica, déjà en déficit d'infrastructures routières, a perdu dans le séisme 30 km de routes et sept ponts. Un préjudice de l'ordre de 12 millions de dollars, estime le ministère des Travaux publics.

Le ministère du Tourisme et les grands opérateurs privés ont déjà lancé des campagnes d'information aux États-Unis pour faire savoir que «tout le Costa Rica n'est pas touché», a annoncé M. Benavides.

Le séisme a en effet quasiment gelé l'arrivée des touristes dans l'ensemble des destinations du pays.