Les tueurs des cartels de la drogue au Mexique ont encore frappé 17 fois mardi dans la région du nord du pays, à la frontière des États-Unis, où se concentre la lutte entre trafiquants pour le contrôle des exportations vers le marché américain.

Les meurtres ont souvent valeur de message d'avertissement aux adversaires. C'est le cas à Tijuana, à la frontalière de la Californie, face à San Diego, ou deux hommes tués par balles ont été retrouvés, l'un vêtu seulement d'une couche-culotte, l'autre habillé en femme, selon les autorités judiciaires locales. À Tijuana encore, un couple assassiné, en vêtements de nuit, a été découvert dans une voiture.

Dans l'État de Chihuahua, dont Ciudad Juarez, face à El Paso au Texas, est la ville la plus tristement célèbre du Mexique pour ses quelque 1 500 meurtres depuis janvier 2008, les corps de trois jeunes gens de moins de 25 ans ont été découverts dans la petite localité de Corralejo. L'un d'eux avait été décapité.

Trois autres cadavres, porteurs de marques de torture, ont été retrouvés dans une maison abandonnée le long d'une route.

L'État de Chihuahua est le champ de bataille entre deux grands cartels, celui de «Juarez», dont c'est le fief, et son concurrent dit de «Sinaloa», de  Joaquin «El Chapo» («le petit») Guzman, en fuite depuis son évasion d'un pénitencier mexicain en 2001.

La violence meurtrière ne cesse de croître au Mexique, où le nombre  d'homicides attribués aux trafiquants de drogue a augmenté de 117% en 2008, à 5 376 depuis le 1er janvier, selon des chiffres annoncés lundi par le Procureur général de la République.

Le gouvernement du président Felipe Calderon a déclaré une guerre ouverte aux cartels, déployant plus de 36 000 militaires et policiers dans le pays contre le «crime organisé».

Le dispositif est particulièrement dense dans le Nord, «couloir» de l'exportation aux États-Unis de la cocaïne dont ils sont le principal acheteur dans le monde, et dont la totalité de la production mondiale, 950 tonnes par an, provient exclusivement d'Amérique latine.