Le président Hu Jintao est attendu dimanche soir au Costa Rica, pour la première visite à un tel niveau d'un dirigeant chinois dans ce pays qui a renoncé voici un an à 60 ans de liens avec Taïwan pour établir des relations diplomatiques avec Pékin.

M. Hu rencontrera lundi le président Oscar Arias, qui s'était rendu en visite à Pékin l'an dernier. Les deux pays devraient annoncer l'ouverture de négociations pour un traité de libre échange, et signer 11 accords de coopération.Le président chinois arrivera à San José après avoir participé au sommet financier du G20 à Washington, et fera ensuite étape à Cuba avant de se rendre à un autre sommet, celui du Forum de coopération économique Asie-Pacifique au Pérou le 22 novembre.

A San José, le ministre du Commerce extérieur, Marco Vinicio Ruiz, a écarté la peur d'une «invasion» de produits chinois.

A ce jour, la balance commerciale penche légèrement en faveur du Costa Rica, 848 millions de dollars d'exportations en 2007 contre 763 millions en importations.

Le Costa Rica, qui a établi des relations diplomatiques avec la Chine en juin 2007, deviendrait le troisième pays latino-américain à négocier un accord de libre échange avec Pékin, après le Chili et le Pérou.

Taïwan tout comme Pékin se sont vu reprocher de mener une «diplomatie du dollar» pour se faire des alliés. Mais il est difficile de rivaliser avec la puissance économique chinoise, en particulier en ces temps difficiles.

On en est plutôt à se demander dans la région si d'autres pays voisins ne vont pas suivre l'exemple du Costa Rica, où Pékin, fort de ses énormes réserves de devises, a proposé d'acheter 300 millions de dollars de bons du Trésor.

Ces dernières années, Pékin a multiplié ses visites «économiques» en Amérique latine, signant notamment des accords d'investissement et d'exploitation avec des pays producteurs de pétrole comme le Venezuela, le Mexique, le Brésil, l'Argentine, l'Equateur et la Colombie.