Après avoir fait d'importants dégâts sur les Iles Caïmans, l'ouragan Paloma était sur le point samedi soir d'entrer, avec des vents puissants de 230 km/h, sur le territoire cubain où des centaines de milliers de personnes ont été évacuées.

Ouragan «extrêmement dangereux» de catégorie 4 sur un maximum de 5 sur l'échelle Saffir-Simpson, Paloma est le troisième cyclone de la saison à frapper Cuba, toujours en pleine «phase de récupération» de ses infrastructures après les dévastations causées fin août-début septembre par Ike et Gustav.

Paloma est «un ouragan extrêmement dangereux» qui doit toucher la côte méridionale du centre-est de Cuba vers 20h00 locales (20h00 HAE dimanche), selon l'Institut de météorologie de Cuba (Insmet).

À 18h00 locale (18h00 HAE), l'oeil du cyclone se trouvait, selon l'Insmet, à 25 km au sud-ouest de Santa Cruz del Sur (province de Camaguey, centre-est) par où il doit pénétrer en terre cubaine, 76 ans jour pour jour après le passage d'un autre ouragan - qui n'avait pas encore de nom - qui avait coûté la vie à 3 000 personnes, soit 70% des habitants de cette localité côtière.

«Paloma semble s'être affaibli un peu», mais il devrait frapper la côte sud de Cuba avec la force d'un ouragan de catégorie 4, au mieux de catéorie 3, a prévenu José Rubiera, directeur de l'Insmet, sur la télévision cubaine.

L'ouragan, qui se déplace à 17 km/h, a provoqué plus tôt des dégâts importants sur les Iles Caïmans, un territoire britannique au sud de Cuba.

«Nous avons souffert des dommages sévères à Cayman Brac», a indiqué à l'AFP Ernie Scott, un responsable de l'administration de l'île en assurant qu'il n'y avait eu aucune victime.

«Probablement, 90 à 95% des bâtiments de l'île sont endommagés. Certains totalement détruits», a-t-il ajouté en décrivant un paysage apocalyptique d'arbres et de poteaux électriques arrachés par la force des vents.

La plupart des 2.000 habitants des deux îles de Brac et de Petit Cayman avaient été évacués et conduits dans des abris.

À Cuba, toute circulation de voitures et de piétons sans autorisation spéciale a été interdite dans les provinces de Camaguey, Las Tunas, Holguin, Granma, Santiago de Cuba et Guantanamo ainsi que sur la côte méridionale de Ciego de Avila, où l'alerte maximale a été déclarée, selon la Défense civile.

Des centaines de milliers de personnes étaient évacuées de zones inondables ou d'habitations fragiles vers des refuges ou chez des proches, selon l'agence d'information nationale AIN.

Quelque 3 000 touristes étrangers qui se trouvent dans les îlots de la côte nord de Ciego de Avila (centre) ont été mis à l'abri.

Théâtre le 9 novembre 1932 du plus grave sinistre de l'histoire de Cuba, Santa Cruz del Sur, dont la municipalité compte environ 50 000 habitants, était aussi évacuée par les autorités qui s'attendent à une montée des eaux de 4,50 mètres.

«C'est la course, chacun se dépêche de mettre à l'abri ses biens avant l'arrivée de l'ouragan», a déclaré par téléphone à l'AFP Evangelina Sanchez, une habitante de la province de Camaguey où, comme dans presque tout le pays, des édifices, des lignes électriques ou des routes sont encore en réfection.

Gustav et Ike, respectivement ouragan de catégorie 4 et 3 lorsqu'ils avaient frappé Cuba, avaient fait sept morts et plus de 9 milliards de dollars de dégâts sur l'île il y a deux mois, selon des chiffres officiels.

Dans une chronique publiée samedi dans la presse locale, l'ancien président cubain Fidel Castro, 82 ans, a appelé la population à ne pas se décourager. Il a par ailleurs indiqué que son pays continuerait de refuser toute aide des Etats-Unis si l'embargo américain en vigueur depuis 46 ans n'était pas levé.