Les relations entre Washington et La Paz se sont encore détériorées samedi: le président bolivien Evo Morales a suspendu les opérations du Service américain de lutte contre le narcotrafic (DEA), l'accusant d'espionnage et de soutien à des «groupes criminels» qui complotent contre son gouvernement.

Il a annoncé cette suspension sine die, tout en précisant que La Paz avait éradiqué depuis le début de l'année plus de 5.000 hectares de plantation illégale de coca, le minimum requis par une loi adoptée par la Bolivie en 1988 sous pression américaine. L'ambassadeur des Etats-Unis à La Paz a récemment été expulsé.

«Des agents du DEA travaillaient à de l'espionnage politique et au financement de groupes criminels afin qu'ils puissent attenter à la vie de membres des autorités, si ce n'est du président», a accusé Evo Morales.

Comme le DEA ne peut pas poursuivre sa mission, les Etats-Unis ont inscrit la Bolivie sur la liste noire du trafic de drogue, mettant ainsi fin à certaines préférences commerciales. La Bolivie, qui est le pays le plus pauvre d'Amérique latine, pourrait perdre à cause de cela jusqu'à 20 000 emplois.