Près de 1300 Colombiens ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires depuis 2002, a affirmé mercredi un collectif d'organisations colombiennes de défense des droits de l'Homme, qui a accusé l'armée d'être responsable de ces assassinats dans la majorité des cas.

Le rapport de ces ONG a été présenté à la presse mercredi matin, alors même que le gouvernement annonçait la destitution de 27 militaires, dont trois généraux soupçonnés d'être impliqués dans la disparition d'une vingtaine de jeunes des quartiers pauvres de Bogota.

Selon ce collectif, la Mission internationale d'observation, en un an demi entre le 1er janvier et le 30 juin 2008, «535 personnes ont perdu la vie en raison d'exécutions extrajudiciaires qui peuvent être directement attribuées aux forces de l'ordre».

La mission, qui est composée d'une centaines d'ONG, a affirmé que «durant le dernier quinquennat les exécutions extrajudiciaires ont considérablement augmenté, un laps de temps qui correspond à l'application de la politique dite de sécurité démocratique promue par l'actuel gouvernement».

Selon ces ONG, entre juillet 2002 - un mois avant la prise de fonction d'Alvaro Uribe - et décembre 2007, 1.122 affaires d'éxécutions extrajudiciaires impliquant les forces de l'ordre ont été rapportées contre 669 entre janvier 1997 et juin 2002».

Les départements les plus touchés, selon ces ONG, sont Norte de Santander (nord-ouest), où les corps des jeunes de Bogota ont été retrouvés et d'Antioquia (nord-ouest).

«Ce qui est inquiétant c'est que c'est aussi dans ces régions que les principales opérations liées au Plan Colombie (de lutte antidrogue et contre les guérillas, ndlr) ont été menées», affirme encore le rapport.