Le président bolivien Evo Morales a menacé d'expulser l'Agence anti-drogue américaine (DEA) si elle menait «une activité politique» en Bolivie, rapporte dimanche la presse locale.

«Si la DEÀ ne mène pas d'action politique, nous la respectons, mais si la DEÀ se livre à une activité politique, il est préférable qu'elle s'en aille», a averti M. Morales, dans un discours repris par le quotidien La Razon, à l'occasion d'une réunion publique samedi à Montero (est).

«Nous ne permettrons jamais que les politiques de coopération soient soumises à des conditions, comme c'est le cas avec les États-Unis», a souligné le président bolivien.

Ancien planteur de coca élu en 2006, M. Morales entretient des relations conflictuelles avec le gouvernement américain, dont il a expulsé l'ambassadeur en septembre, lui reprochant de soutenir l'opposition.

Lors de la réunion publique, il avait été interpellé par un dirigeant paysan Isaac Avalos qui lui avait lancé : «Cher président, vous avez expulsé l'ambassadeur des États-Unis, maintenant nous voulons que vous expulsiez la DEA».

Partisan d'une industrialisation de la feuille de coca, une plante sacrée dans les Andes mais qui sert à fabriquer la cocaïne, M. Morales a refusé au début du mois à la DEÀ l'autorisation de survoler le territoire.

Son allié vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche dure en Amérique latine, a rompu depuis plusieurs années la coopération avec l'agence anti-drogue américaine, accusée de se livrer à des activités d'espionnage.

La politique d'eradication des cultures de coca, prônée par Washington, est très impopulaire en Bolivie, considérée comme le troisième producteur mondial de cocaïne, derrière la Colombie et le Pérou.