Au moins 16 personnes ont été blessées par l'explosion de six bombes artisanales jeudi à Bogota, dans le nord, l'ouest et l'est de la capitale, en marge des manifestations de travailleurs du secteur public en grève, a annoncé la police.

Les bombes, qui ont explosé de manière quasi simultanée à la mi-journée, avaient été placées dans des poubelles, notamment à proximité des ambassades du Pérou et d'Allemagne, d'une succursale de la banque américaine Citibank et d'un McDonalds, dans différents quartiers huppés de la capitale, a déclaré à la presse le chef de la police locale, le général Rodolfo Palomino.

Ce responsable, qui a précisé qu'aucun auteur n'était identifié à ce stade.

Auparavant, la police avait fait état de 11 blessés, mais le bilan a été revu à la hausse dans la soirée.

Les 16 victimes ont été admises dans des hôpitaux de la ville pour être soignées, mais aucune n'est grièvement touchée, a encore précisé le général.

«Il s'agit de bombes artisanales de faible puissance, qui font beaucoup de bruit mais peu de dégâts», a déclaré pour sa part à l'AFP un responsable du service de presse de la police.

Ces explosions se sont produites alors que des milliers de travailleurs du secteur public ont commencé à manifester en fin de matinée dans les rues du centre de la capitale.

Ces travailleurs ont lancé jeudi une journée nationale de grève contre «la criminalisation des mouvements sociaux», unissant leurs voix à celles des milliers d'indigènes qui manifestent depuis plus de dix jours contre le gouvernement d'Alvaro Uribe, principalement dans le sud-ouest du pays.

Jeudi soir le syndicat qui avait convoqué la grève a condamné les attentats.

«Nous condamnons la violence, d'où qu'elle vienne, et craignons qu'avec ces actes terroristes l'on ne cherche à salir le mouvement social et les manifestations pacifiques», a déclaré à l'AFP le président de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT) Tarcisio Mora, qui avait appelé à manifester.