L'Union européenne et La Havane vont signer jeudi un accord formalisant la reprise de leur dialogue au cours de la visite à Cuba du Commissaire européen au Développement Louis Michel, a-t-on annoncé mercredi de sources officielles.

Attendu mercredi soir à La Havane, M. Michel et le chef de la diplomatie cubaine Felipe Pérez Roque doivent signer jeudi matin cet «accord bilatéral sur la reprise de la coopération» entre la Commission européenne et Cuba, selon un communiqué officiel cubain.La signature de cet accord fait suite à la tenue la semaine dernière à Paris de la première réunion ministérielle entre Cuba et l'UE depuis 2003, quand des sanctions -levées en juin dernier - avaient été prises contre les autorités cubaines pour protester contre l'arrestation de 75 dissidents cubains dont une vingtaine ont été relâchés depuis.

MM. Pérez Roque avait jugé très positive cette première réunion à laquelle assistaient notamment M. Michel et le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La visite jeudi et vendredi à La Havane de M. Michel «permettra de poursuivre le dialogue politique entamé (à Paris) avec l'Union européenne et de rendre formelle la reprise de la coopération bilatérale entre la Commission européenne et Cuba», indique un communiqué officiel cubain.

«Cette visite doit servir à signer un accord cadre de coopération», a précisé un diplomate européen sous couvert de l'anonymat en ajoutant que les contacts diplomatiques se poursuivraient au cours des prochaines semaines pour «convenir d'un agenda de travail» et déterminer «projets et activités».

M. Michel doit par ailleurs se rendre dans une zone dévastée par les ouragans fin août-début septembre et proposera «une aide immédiate de deux millions d'euros» de la Commission, selon ce diplomate.

Les autorités cubaines n'ont jamais jusqu'ici donné suite à l'offre d'aide de l'UE, acceptant seulement celle offerte de manière bilatérale par l'Espagne et la Belgique, selon un autre diplomate européen.

Sous la pression de l'Espagne, les Européens ont levé en juin dernier leurs sanctions, qui étaient suspendues depuis 2005, afin d'encourager Raul Castro, qui a succédé en février à son frère Fidel, à faire des progrès vers la démocratie.

Des dissidents cubains affirment cependant que la situation des droits de l'homme ne s'est pas améliorée depuis sur l'île communiste et que la répression s'est accrue depuis le passage des ouragans qui ont provoqué une pénurie de certains aliments.