Les Brésiliens ont voté dimanche pour désigner leurs dirigeants locaux, des élections qui seront un test de l'influence du président Luiz Inacio Lula da Silva dans la perspective de la présidentielle de 2010.

Les sondages et les analystes politiques prédisaient une forte avancée du Parti des Travailleurs (PT, gauche), fondé par l'ancien ouvrier métallurgiste en 1980, et de ses alliés de la coalition gouvernementale.

Si ce succès se confirmait, cela montrerait que la popularité de Lula - qui ne peut briguer un troisième mandat - peut se reporter sur un candidat qu'il aurait adoubé, estiment les analystes.

Plus de 128 millions de Brésiliens élisent, pour quatre ans, les maires et conseillers municipaux des 5 563 municipalités du pays.

Un deuxième tour est prévu le 26 octobre dans les 79 villes de plus de 200 000 habitants si aucun candidat n'y obtient dimanche la majorité absolue, ce qui devrait être le cas dans la quasi-totalité de ces villes.

Dans tout le pays, où le vote est obligatoire, les électeurs ont commencé à se rendre tôt le matin dans les bureaux de vote ouverts de 08H00 à 17H00.

Le vote se faisait au moyen d'urnes électroniques, jusque dans les régions reculées d'Amazonie, où ces appareils sophistiqués sont alimentés par des groupes électrogènes.

En début de matinée, aucun incident n'avait été signalé. Mais les opérations de vote se déroulaient sous haute surveillance.

Ainsi, à Rio de Janeiro, où le gouvernement a appelé l'armée en renfort pour assurer le bon déroulement du scrutin, quelque 5 600 militaires et 27 000 policiers ont été mobilisés. Avec pour mission essentielle de sécuriser les trente principales favelas tenues par des trafiquants de drogue ou des miliciens para-militaires.

L'attention se portait surtout sur la bataille à Sao Paulo et Rio de Janeiro, les deux plus grandes villes de ce pays de 190 millions d'habitants.

À Sao Paulo, la candidate du PT, Marta Suplicy est en bonne position pour reprendre la grande métropole de 11 millions d'habitants, avec 37% des intentions de vote, face au maire sortant de droite, Gilberto Kassab (25%). Le PT avait perdu la mairie en 2004.

À Rio de Janeiro, où la gauche est très divisée, le favori est Eduardo Paes dont le parti (PMDB, centre) est membre de la coalition gouvernementale et qui promet de travailler étroitement avec Lula. Il mène devant Marcello Crivella, un sénateur évangéliste populaire dans les favelas.

Dans toutes les villes, les candidats se sont disputés la présence à leurs côtés de Lula qui, porté par son charisme et le boom de l'économie brésilienne, bénéficie, après six ans de pouvoir, d'une popularité exceptionnelle - jusqu'à 80% d'opinions favorables selon des sondages.

En 2000, le Parti des Travailleurs avait gagné 187 mairies et 411 en 2004. Selon une enquête du quotidien «Folha de S. Paulo», publiée dimanche, le parti de Lula espère conquérir environ 700 mairies cette année.

Il devrait faire ses meilleurs scores dans les grandes villes de plus de 200 000 habitants: selon les sondages, le PT peut espérer en gagner 22. Son allié le PMDB, premier parti au parlement, pourrait remporter 17 grandes villes.

Le Parti de la sociale-démocratie brésilienne (PSDB), la principale force d'opposition, espère enrayer une «vague luliste» et gagner 14 grandes villes.