Son sévère passage à tabac par quatre policiers blancs en 1991 et leur acquittement l'année suivante par un jury dénué de Noirs (dix Blancs, un Hispanique et un Asiatique) avaient créé les pires émeutes raciales de l'histoire américaine, causant la mort de 50 personnes et plus d'un milliard de dollars de dommages matériels dans le quartier South Central de Los Angeles. Rodney King est décédé, hier, à l'âge de 47 ans. Devenu, grâce à cette vidéo amateure de 10 minutes qui le montre roué de coups par les agents du LAPD, le symbole du racisme américain et de la violence policière, M. King n'a jamais oublié cette nuit fatidique qui changea le cours de sa vie. Mais il aura su pardonner.

En entrevue au site d'information américain The Daily Beast à l'occasion du 20e anniversaire des émeutes de South Central en avril dernier, Rodney King confiait avoir toujours des séquelles de la raclée que les policiers lui ont infligée. Malgré la rééducation pour réparer les dommages cérébraux qu'il a subis (sévères migraines, problème d'élocution et de mémoire à court terme), et la psychothérapie pour apprendre à conjuguer avec une célébrité subite, King n'a jamais pu oublier la nuit du drame. «Bien sûr que je pense encore à cette nuit-là», confiait-il en entrevue. Mais, Rodney King a su pardonner aux policiers. Grâce à l'éducation religieuse que sa mère lui a inculquée, explique-t-il.

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