Le Zimbabwe n'a exécuté aucun condamné à mort depuis cinq ans... faute de bourreau. La prison à sécurité maximale du pays est incapable de recruter un successeur au dernier bourreau qui a pris sa retraite en 2005, en dépit d'un taux de chômage astronomique de plus de 90%.

La qualité de la main d'oeuvre ne semble pourtant pas poser problème, et l'employeur assure que les compétences requises sont des plus élémentaires: il suffit de posséder un minimum de dextérité pour former un noeud coulant. Le hic, on s'en doute, est plutôt sur le plan psychologique. Remords et mauvaise conscience semblent freiner tous les candidats. Un bourreau hésitant ou compatissant devrait immédiatement changer de travail, opine un ex-responsable de la prison.

Les condamnés à morts ne sont qu'à demi-soulagés par ce sursis indéfini. Ils sont confinés dans les couloirs de la mort de la prison bondée, glauque et infestée de rats. La folie en guetterait même plusieurs. Mince espoir pour les condamnés : le Zimbabwe fait l'objet de pressions internationales pour abolir la peine de mort et pourrait changer sa politique avant de trouver un nouveau bourreau.

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